Décryptage : tout savoir sur le calcul de la retraite du régime général

Décryptage : tout savoir sur le calcul de la retraite du régime général
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La formule fait intervenir trois paramètres : le salaire moyen, le nombre de trimestres et un taux fonction de l’âge et de la durée de cotisation. Explications…

Décryptage : tout savoir sur le calcul de la retraite du régime général
Crédit photo © Reuters

Combien toucherez-vous à la retraite ? Bien peu de Français sont capables d’estimer, même grossièrement, leur future pension. Il faut dire que les calculs sont complexes, d’autant que plusieurs régimes peuvent se superposer : régime général, complémentaires, voire prestations supplémentaires.

Le régime général (qui constitue le socle de la retraite) mérite à lui seul un décryptage. Alors qu'une réflexion a été engagée en vue de réformer le système, L'Argent & Vous a décidé de faire un petit rappel sur le cadre actuel.

Pour déterminer la retraite dite de base, trois paramètres sont à intégrer : le salaire moyen, le taux de liquidation et le nombre de trimestre.

Salaire annuel moyen ou SAM

On a coutume de dire que la retraite est calculée sur les 25 dernières années. En réalité, il s’agit des 25 meilleures années (ce qui n’est pas toujours la même chose). Le SAM correspond donc à la moyenne des 25 meilleurs salaires annuels.

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Attention toutefois, les salaires retenus sont limités au plafond annuel de la sécurité sociale (PASS) des années concernées, par exemple 39.732 euros pour 2018.

Taux de liquidation (T)

Il s’agit d’un coefficient qui atteint les 50% lorsque l’assuré est arrivé à l’âge légal de départ à la retraite (62 ans pour les assurés nés depuis 1955) et quand il a cumulé le nombre de trimestres requis.

S’il manque des trimestres, le taux est minoré. On parle alors de décote. Pour les personnes nées après 1952, la minoration est de 1,25% par trimestre manquant. Pour chaque trimestre en moins, le taux de liquidation est donc réduit de 0,625 point (par exemple à 47,5% s’il manque 4 trimestres, soit 1 an, de cotisation).

Ceux qui ont un gros déficit de trimestres peuvent aussi atteindre les 50% en attendant l’âge du taux plein automatique (67 ans pour les naissances depuis 1955). D’autres dispositifs permettent aussi d’atteindre les 50% (retraites anticipées, pénibilité…).

Nombre de trimestres

Il faut enfin tenir compte des trimestres de cotisation. Rappelons qu’un trimestre est validé avec au minimum 150 Smic horaires depuis 2013 (200 Smic horaires avant).

Les périodes de maladie, de maternité ou de chômage permettent de valider des trimestres et des majorations sont même accordées pour la naissance ou l’adoption d’un enfant. Il est de surcroît possible de racheter des trimestres manquants.

On détermine alors un coefficient qui fait le rapport entre le nombre de trimestres acquis (D ou durée) et le nombre de trimestres de référence (R). Rappelons que cette référence varie selon l’année de naissance (voir tableau ci-dessous).

Trimestres requis pour la retraite
L'assurance retraite
Année de naissanceNombre de trimestres
1951163
1952164
1953-1954165
1955 à 1957166
1958 à 1960167
1961 à 1963168
1964 à 1966169
1967 à 1969170
1970 à 1972171
1973 et après172

Formule de calcul

Une fois ces paramètres définis, il suffit d’appliquer la formule suivante :

SAMxTx(D/R)

Prenons le cas d’une personne née en 1957 et voulant prendre sa retraite en 2019 à 62 ans, avec un salaire annuel moyen de 30.000 euros. Si elle dispose des 166 trimestres requis, sa pension de base sera de 15.000 euros par an, soit 1.250 euros par mois. S’il lui manque 2 trimestres, son taux baissera à 48,75% et sa pension tombera à 14.450 euros, soit 1.204 euros par mois.

On voit donc ici toute l’importance des trimestres. Un manque de trimestres pénalise doublement l’assuré, à la fois sur le taux de liquidation et sur le rapport D/R. Quant à ceux qui bénéficient du taux plein automatique (par exemple après 67 ans), ils restent pénalisés par le rapport D/R s’il leur manque des trimestres.

Revalorisation

La formule détermine la pension de départ. Cette dernière peut ensuite être revalorisée chaque année en fonction de l’inflation. Les dérogations à la règle sont toutefois fréquentes. Cette année par exemple, la revalorisation des pensions de base n'a pas suivi l'inflation. Elle a été limitée à 0,3%.

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