Epargne : le paradoxe du Livret A

Epargne : le paradoxe du Livret A
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Depuis l’an passé, la collecte flambe alors que le Livret affiche un taux réel négatif. A l’inverse, il a subi des retraits durant ses années de meilleurs rendements.

Epargne : le paradoxe du Livret A
Crédit photo © Reuters

Le gouvernement a bloqué le taux du Livret A à 0,75% jusqu’en janvier 2020. Et force est de constater que cela ne pénalise en rien ce produit. Les statistiques de la Caisse des Dépôts montrent en effet que le Livret A attire toujours une épargne confortable en dépit d’un taux jugé symbolique par de nombreux Français.

En avril, la collecte du Livret A et du LDDS a par exemple atteint 2,24 milliards d’euros, portant le total annuel à 9,62 milliards d’euros.

Rendements négatifs et collecte positive

Une analyse plus fine des données fait d’ailleurs apparaître un paradoxe. Cette collecte soutenue intervient alors que le taux réel du Livret A (c’est-à-dire inflation déduite) devrait être négatif cette année (-0,35% sur la base de la prévision d’inflation du gouvernement). Autrement dit, les épargnants alimentent leur Livret A alors même que le capital placé risque de perdre du pouvoir d’achat.

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Le même phénomène a été observé en 2017. Le taux réel de -0,25% constaté sur l’année n’a pas empêché de Livret A et le LDDS de collecter 12,4 milliards d’euros.

A l’inverse, 2014 et 2015 ont été des années plus intéressantes en termes de rendements réels avec respectivement +0,64% et +0,90%. Pourtant, à l’époque, les épargnants ont fui les deux livrets retirant 6,1 milliards d’euros en 2014 et 11 milliards en 2015.

Un moindre mal

Plusieurs raisons permettent d’expliquer cette apparente contradiction. Il faut tout d’abord rappeler que le taux du Livret n’est pas le seul critère regardé par les épargnants. Sa disponibilité en fait un support intéressant en périodes d’incertitudes… et toujours moins défavorable qu’un compte courant.

Par ailleurs, le Livret doit être comparé aux offres concurrentes. En 2014 par exemple, l’assurance-vie en euros et le PEL laissaient espérer un rendement net supérieur de 1 point à celui du Livret A. De quoi rendre ces produits attractifs en dépit de leurs contraintes.

Actuellement, l’écart s’est resserré. Cette année, les fonds en euros devraient servir en moyenne 0,4 point de plus qu’un Livret A. Quant aux PEL ouverts en 2018, ils rapporteront moins que le Livret A, fiscalité déduite. Le Livret A apparaît donc comme un moindre mal pour les épargnants…

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