L’année blanche a cassé la dynamique du Perp

L’année blanche a cassé la dynamique du Perp
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Alors que sa collecte était en progression constante depuis plusieurs années, le Perp a connu un coup d’arrêt en 2018 du fait de l’année fiscale de transition.

L’année blanche a cassé la dynamique du Perp
Crédit photo © Reuters

Les Français sont nombreux à se soucier de leur retraite et ces dernières années, cela s’est notamment vu au travers des statistiques du Perp. Après avoir passé le cap des 2 milliards d’euros en 2015, la collecte a continué à progresser (de 6% en 2016 puis de 8,7% en 2017) jusqu’à atteindre près de 2,4 milliards d’euros fin 2017.

Reste qu’en 2018, cette belle mécanique s’est enrayée. Comme l’a souligné hier la FFA (fédération des assureurs), la collecte de ce produit de retraite a lourdement chuté l’an passé. A 1,58 milliard d’euros, elle a reculé de 34% sur un an. Sur le seul deuxième semestre, elle a même plongé de 50%, passant de 1,63 milliard à 815 millions d’euros.

Un effet fiscal

Les épargnants n’ont pourtant pas subitement arrêté de penser à leur avenir. La raison de ce revers est plutôt à chercher du côté de la fiscalité.

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Année blanche oblige, les revenus récurrents de 2018 ne seront pas imposés cette année. Les contribuables ne percevant que des revenus courants avaient donc peu d’intérêt à rechercher des déductions fiscales, par exemple en alimentant un Perp.

Pour éviter des reports massifs de cotisations, un dispositif de transition a bien été mis en place. Ainsi, la déduction autorisée au titre de 2019 correspondra à la moyenne des versements effectués en 2018 et 2019. Mais comme nous le pressentions dans nos analyses passées, cela n’a pas suffi à soutenir les cotisations l’an passé.

Il faut dire que la règle est loin d’être parfaite. Quelle que soit les versements effectués en 2018 et 2019, la moitié seulement de ces cotisations sera déductible des revenus.

Prudence pour 2019

Sur le strict fiscal, ce système a donc induit un effet pervers en incitant les épargnant à ne pas verser en 2018 et à décaler leurs cotisations à 2020 pour maximiser leur déduction.

Certes, la déduction fiscale n’est pas le seul critère à regarder en matière d’épargne retraite. Outre les critères économiques, les épargnants sont aussi soumis à des plafonds pouvant les empêcher de regrouper trois années de cotisations sur un seul versement.

Ceci étant, les chiffres de 2018 montrent que l’impact fiscal est loin d’être négligeable. Un élément qui peut laisser craindre une année 2019 à nouveau difficile pour le Perp.

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