Guillaume-Olivier Doré, CEO et Fondateur de la plateforme d’épargne Mieuxplacer.com
Vous lancez Mieuxplacer.com, plateforme qui aura pour but de « redonner la main aux Français sur leur épargne ». Qu’entendez-vous par là ?
Notre plateforme va apporter, à l’épargnant, quel que soit son niveau de revenu, la même qualité de service, de prestation et d’accompagnement que n’importe quelle banque privée haut de gamme, de façon ponctuelle et dans la durée. La plateforme d’épargne et d’investissements que nous proposons est 100% digitale et vise à donner aux particuliers une large palette d’outils leur permettant d’associer leurs placements en fonction de leur personnalité et de leurs intérêts, ce qui n’existe pas aujourd’hui, puisque les épargnants confient à une tierce personne le soin de gérer leur argent. L’idée est donc la réappropriation de l’épargne par les épargnants, à travers une véritable autonomie des décisions, en proposant un modèle de gestion de patrimoine innovant quelle que soit la capacité d’épargne des clients. Nous visons 5 000 clients fin 2018.
Pas de minimum d’épargne pour accéder à vos services donc ?
Notre volonté est de démocratiser l’épargne. Mieuxplacer.com s’adresse à tous les épargnants soucieux de ne pas perdre leur argent et qui souhaitent le faire fructifier! Et ce, dès quelques milliers d’euros par an... Notre démarche n’est pas de réaliser une photographie instantanée et d’y apporter la solution d’épargne adéquate. Nous nous inscrivons dans la dynamique du client à travers un système évolutif où son profil est réajusté à chaque instant.
A lire aussi...
Quelles gammes de produits proposerez-vous ?
Des produits traditionnels d’épargne, type assurance-vie, mais aussi d’autres produits que nous sélectionnons qui, au-delà du simple aspect financier, affichent des valeurs autres aux yeux des épargnants : des arbres, des cheptels de vaches, des terres agricoles... Des produits agréés par l’AMF et gérés par des professionnels eux-mêmes agréés. Cette offre affinitaire représentera environ 1/3 de l’ensemble de nos produits.
En règle générale, certains produits ne sont toutefois accessibles qu’à travers des tickets d’entrée élevés, même si le client est en adéquation affinitaire forte…
Notre plateforme est accessible à partir de 100 Euros, à travers des produits classiques. Mais évidemment l’épargnant ne pourra accéder à d’autres produits qu’avec des montants supérieurs… Nous réalisons cependant un gros travail de démocratisation avec les fournisseurs dont l’objectif est de rendre accessible, au maximum d’épargnants, des produits qui ne le sont pas aujourd’hui.
Comment allez-vous sélectionner les produits ?
Nous sélectionnons les produits sur la base de critères quantitatifs : les performances passées. En outre, nous regardons de près l’adéquation entre la performance réalisée et ce qui a été promis à l’épargnant. D’autres critères, qualitatifs, s’appliquent aussi, qui sont par exemple la faiblesse du turn-over de l’équipe qui gère le produit, la solidité financière de la société de gestion qui pilote le produit, sa stabilité actionnariale… L’objectif étant de garantir une véritable sécurité à l’épargnant.
Garantissez-vous une totale neutralité à l’épargnant vis-à-vis des sociétés de gestion ?
Tout à fait. Notre modèle se distingue par l’innovation suivante : les produits sont déterminés par une intelligence augmentée. Deux algorithmes fonctionnent en parallèle : le premier est un auto-profilage du client déterminant ce qu’il fait, ce qu’il aimerait faire et ce qu’il doit faire en matière d’épargne. On touche là du doigt la relation complexe des épargnants avec l’argent. A travers ce modèle, nous allons bien plus loin que les profils standards connus, avec, dans notre cas, une centaine de profils d’épargnants différents. Le deuxième algorithme déterminera le produit qui n’est donc pas choisi ou imposé par un conseiller. Le client est in fine libre de son choix : suivre les recommandations de l’outil ou non. Il pourra en discuter avec un conseiller, professionnel de la Finance. Notre modèle mêle donc l’algorithme et le contact physique avec un conseiller.
Comment se déroule le processus ?
Cela passe par un questionnaire évidemment. Outre les réponses, le comportement du client est pris en compte : nous étudions son comportement : par exemple la vitesse de réponse à certaines questions du questionnaire est un des critères de mesure de l’appétence au risque. Le client nous donnera aussi accès à ses comptes bancaires et à son compte fiscal qui vont nourrir les algorithmes pour affiner son comportement vis-à-vis de son univers d’épargne.
Etes-vous commissionnés sur chaque produit vendu ?
Pas du tout. Nous nous rémunérons auprès du fournisseur à travers le référencement du produit sur notre plateforme, comme le fait un distributeur alimentaire. Et à travers une prime de volumes lorsque des seuils de collectes sont atteints. Nous ne prenons aucune commission prélevée à travers les frais de gestion des produits. Ce faisant, nous ne touchons pas au patrimoine de nos clients.
Proposer une gamme de produits la plus large possible exclut-elle tout partenariat avec un fournisseur de produits financiers ?
Absolument, nous sommes un distributeur. Nous ne choisissons pas les produits. Et l’essence même de notre modèle est la neutralité vis-à-vis du client.