Logements neufs : l’application de la RE 2020 sera probablement décalée

Logements neufs : l’application de la RE 2020 sera probablement décalée

Le ministre en charge du logement, Julien Denormandie, a ouvert la porte à une mise en application progressive de la RE 2020, avec une phase d’incitation avant l’entrée en vigueur d’objectifs contraignants.

Logements neufs : l’application de la RE 2020 sera probablement décalée
Crédit photo © Extraco

A 1 an de l’application programmée de la future réglementation environnementale 2020 qui va succéder à la RT 2012 pour la construction de logements neufs, l’étau se desserre un peu sur les constructeurs qui réclament un délai supplémentaire pour cette transition majeure. Prévue jusqu’à présent à partir de la mi-2020, la RE 2020 impose que tous les logements neufs devront non seulement être à énergie positive (E+) mais également afficher un bilan carbone vertueux (C-) au niveau de leur construction et de leur cycle de vie. Un gros challenge pour les promoteurs et constructeurs de maisons qui expérimentent déjà depuis plusieurs années des prototypes de logements à énergie positive avec une empreinte carbone réduite. La difficulté réside surtout dans la capacité à parvenir à ce résultat sans trop augmenter les coûts de production et donc le prix final des logements pour les futurs propriétaires.

Mise en application progressive

Le ministre en charge du logement, Julien Denormandie, a profité cette semaine d’une réunion exceptionnelle du Conseil Supérieur de la Construction et de l’Efficacité Énergétique (CSCEE) pour rassurer les professionnels en ouvrant la porte à une mise en application progressive de la RE 2020, avec une phase d’incitation avant l’entrée en vigueur d’objectifs contraignants, laissant ainsi aux acteurs de la filière le temps nécessaire pour monter en compétences et s’approprier la nouvelle réglementation. Une initiative immédiatement saluée par l’union des constructeurs, promoteurs et aménageurs de la Fédération Française du Bâtiment (LCA-FFB) qui rappellent que les retours d’expérience de leurs adhérents montrent les difficultés à concilier les objectifs de performance énergétique et de réduction de l’empreinte carbone.

Textes réglementaires

Les promoteurs et constructeurs de LCA-FFB participent déjà activement au processus de concertation et d’élaboration de cette RE 2020 dont les exigences devraient être détaillées en novembre 2019 avant la publication des textes réglementaires au premier trimestre 2020. Au travers du projet Comepos (Conception et construction Optimisée de Maisons à Énergie POSitive), des prototypes de maisons à énergie positive sont testées depuis plusieurs années sur l’ensemble du territoire. Elles intègrent de nombreuses innovations comme le système de dalle active qui exploite la masse thermique de béton du bâtiment pour uniformiser la température ambiante au moyen d’un réseau de tubes incorporé dans le corps de l’ouvrage. L’eau circule dans les tubes noyés dans la dalle qui accumule les charges thermiques de la pièce ainsi que les apports extérieurs. La masse de béton est alors considérée comme réservoir de chaleur ou de fraîcheur.

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A partir de 1.500 € le m²

Le passage à la RT 2012 avait déjà entraîné une hausse des coûts de construction estimée en moyenne à 10% par les professionnels. Le projet Comepos s’est fixé un cadre dans lequel le surcoût d’une maison à énergie positive doit rester limité à 2 ou 3% du prix du marché. L’objectif est ensuite d’absorber ce surcoût avec le développement à grande échelle des équipements. Aujourd’hui, il est possible de faire construire une maison à énergie positive à partir de budgets d’environ 1 500 € le m². Ne sont pas concernés cependant les coûts des panneaux photovoltaïques qui s’amortissent avec les économies d’énergie sur une période de 10 à 15 ans.

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