"Nous permettons au particulier d'investir en direct dans le non coté"

"Nous permettons au particulier d'investir en direct dans le non coté"

Joachim Dupont, associé-fondateur d'Anaxago

"Nous permettons au particulier d'investir en direct dans le non coté"
Crédit photo © Anaxago

Anaxago se veut l'une des premières plateformes de " crowdfunding " française. Pouvez-vous nous en décrire brièvement le principe ?

J.D. : Le crowdfunding vise à fédérer une communauté autour d'un projet, d'une oeuvre ou d'une entreprise pour en assurer le financement. Ce dernier modèle est proposé par Anaxago en permettant de devenir actionnaire d'une PME ou startup dès 1.000 euros. Ce nouveau modèle d'investissement permet au particulier de diversifier ses investissements en finançant directement des entreprises non cotées à fort potentiel. Contrairement à des fonds de type FIP ou FCPI, le " crowdfunding " ou financement participatif permet d'avoir un lien direct avec l'entreprise qui lève les fonds et d'être dispensé de frais de gestion.

Il existe déjà des sites de mise en relation entre particuliers et entreprises. En quoi votre système s'en distingue-t-il ?

J.D. : Des catalogues proposent effectivement des listes d'entreprises qui recherchent des financements. Mais ils ne font aucune sélection à l'entrée. De notre côté, nous ne gardons que les dossiers qui correspondent à nos critères en matière d'innovation, de levée de fonds ou de valorisation. Sur 400 dossiers reçus depuis le lancement en juin 2012, nous n'en avons retenus qu'une dizaine. Il s'agit uniquement d'augmentations de capital.

Nous apportons aussi informations et conseils à l'investisseur particulier, au départ et dans la durée. Par exemple, sur la plateforme Anaxago, les valorisations affichées sont basées sur des études menées en interne et non sur l'auto-évaluation de l'entreprise. Ce type de plateforme fonctionne très bien aux Etats-Unis et en Europe mais reste peu connu en France.

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Concrètement, comment se passe le processus d'investissement ?

J.D. : Nous gérons en amont tout le dossier pour le compte de l'entreprise, en procédant à une valorisation selon nos critères et en intégrant les précédentes levées de fonds s'il y en a eu. Une fois le dossier en ligne, les particuliers intéressés peuvent échanger avec les dirigeants et même les rencontrer. Si la discussion s'engage, nous faisons signer une clause de confidentialité à l'investisseur afin qu'il puisse étudier tous les documents nécessaires. Il peut à l'issue de ce processus réserver ses parts en ligne. Il reçoit alors le bulletin de souscription.

Nous l'accompagnons tout au long de l'opération. Pour l'entreprise l'intérêt réside aussi dans le fait que nous gérons pour elle toute la partie administrative de la levée de fonds et définissons en amont les conditions de l'augmentation de capital.

Et sur le plan fiscal ?

J.D. : Notre système permet de profiter des allègements à l'IR (18%) et à l'ISF (50%) prévus pour l'investissement dans les PME. Beaucoup de gens ne connaissent toujours pas ces avantages pourtant intéressants. Et même si le plafond des niches a été abaissé, il reste assez élevé pour les montants qui concernent nos opérations puisque les investissements permettent de déduire jusqu'à 45.000 euros de l'ISF et 18.000 euros de l'IR (avec report).

A ce propos, quels volumes avez-vous traités jusqu'ici ?

J.D. : Nous avons permis à une première société de lever 500.000 euros en co-investissement avec un fonds d'amorçage. Une seconde opération a porté sur 350.000 euros. Mais elle a dû être annulée pour des questions techniques de pacte d'actionnaires. Nous venons aussi de mener notre propre augmentation de capital avec 30 partenaires qui nous ont apporté 140.000 euros.

Il y a une forte variance selon les opérations. Mais nous pouvons dire que le ticket moyen est d'environ 8.000 euros avec un minimum de 3.000 euros et un maximum de 50.000 euros.

Je rappelle que notre plateforme ouvre les souscriptions à partir de 1.000 euros par investisseur.

Comment êtes-vous rémunérés ?

J.D. : Nous facturons une commission de 5% sur les montants investis. Une commission de 5% est aussi prévue à la sortie pour rémunérer notre service. Car notre travail ne s'arrête pas une fois les fonds levés. Nous faisons un suivi des entreprises dans la durée.

Etes-vous adossés à un partenaire du secteur de la finance ?

J.D. : Non. Nous sommes 3 associés majoritaires et notre capital compte aussi les 30 investisseurs qui ont répondu à notre augmentation de capital. Nous réfléchissons à un partenariat avec un acteur de l'investissement, mais plutôt sur le plan commercial que capitalistique.

Quels sont vos projets pour les mois et les années à venir ?

J.D. : Cette année nous tablons sur la présentation de 8 à 10 dossiers par trimestre. A terme, nous visons des volumes de financements de plusieurs dizaines de millions d'euros par an.

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