Calcul du pouvoir d’achat : gare aux erreurs d’interprétation !

Calcul du pouvoir d’achat : gare aux erreurs d’interprétation !
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Faire une simple soustraction entre l’évolution des revenus et l’inflation ne donne qu’un résultat approximatif. Décryptage...

Calcul du pouvoir d’achat : gare aux erreurs d’interprétation !
Crédit photo © Reuters

« Mes revenus ont progressé de 3% et l’inflation a été de 1%. J’ai donc gagné 2% de pouvoir d’achat ». Nombre de Français font ce type de raisonnement lorsqu’il s’agit d’analyser l’évolution de leur pouvoir d’achat. Pourtant, bien que ce calcul soit couramment admis, il ne débouche que sur un résultat approximatif. Pour mieux comprendre le problème, revenons un instant sur ce qu’est le pouvoir d’achat.

Principe

Le pouvoir d’achat correspond à la quantité de bien pouvant être achetée avec un revenu donné. Par exemple, avec 100 euros en poche, on peut acheter 50 kg de pommes à 2 euros le kg.

Calculer l’évolution du pouvoir d’achat revient donc à déterminer l’évolution des volumes pouvant être acquis, en fonction de la variation des revenus et des prix. En reprenant le même exemple, si le revenu disponible augmente de 10% (110 euros) mais que le prix des pommes passe à 2,50 euros le kilo (+25%), on ne peut plus acheter que 44 kg de pommes.

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Autrement dit, le pouvoir d’achat en pommes a reculé de 12% (de 50 à 44 kg). On le voit clairement ici : faire la différence entre la hausse des revenus (+10%) et l’inflation (+25%) ne donne pas le même résultat puisque la soustraction aboutirait dans notre exemple à une baisse de pouvoir d’achat de 15%.

Savoir utiliser la bonne formule

En fait, pour évaluer avec précision le gain ou la perte de pouvoir d’achat, il faut mesurer le rapport entre l’évolution des revenus et l’évolution des prix. La formule à utiliser est la suivante :

[(1+r)/(1+i)] - 1

r étant le taux de croissance du revenu et i l’inflation

Lorsque la croissance des revenus et l’inflation restent voisines de 0 ou sont très faibles, la soustraction [r-i] donne effectivement un résultat assez proche. Avec 3% de hausse des revenus et 1% d’inflation, le gain réel de pouvoir d’achat est de 1,98% (soit pratiquement les 2% obtenus par soustraction).

En revanche, lorsque les valeurs s’accroissent (ce qui est le cas sur longue période), les écarts deviennent flagrants. Si votre revenu augmente de 50% et que les prix progressent de 20%, votre gain de pouvoir d’achat ne sera pas de 30% mais de « seulement » 25%.

Même chose à la baisse

Bien évidemment, ce même raisonnement vaut en cas de baisse du pouvoir d’achat (voir tableau). L’exemple le plus intuitif concerne l’hypothèse d’un doublement des prix (soit 100% d’inflation) conjugué à une stagnation des revenus. Faire la soustraction entre l’évolution des revenus (0%) et l’inflation (-100%) conduirait à conclure que le pouvoir d’achat a été réduit de 100%. Bref qu’il a été ramené à 0. Or, si les prix doublent, votre pouvoir d’achat baissera réellement de 50% (vous pourrez acheter deux fois moins de produits).

Inflation et pouvoir d'achat
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InflationPerte de pouvoir d'achat à revenu constant
1%-1%
2%-2%
3%-2,9%
4%-3,8%
5%-4,8%
10%-9,1%
20%-16,7%
50%-33,3%
100%-50%
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