Après la crise du coronavirus, quel avenir pour les SCPI ?

Après la crise du coronavirus, quel avenir pour les SCPI ?

Quelques baisses de rendements sont déjà visibles au deuxième trimestre. Mais il reste trop tôt pour mesurer l'ampleur du choc lié à la crise du Covid-19 sur le marché.

Après la crise du coronavirus, quel avenir pour les SCPI ?
Crédit photo © Reuters

Les dernières semaines ont été quelque peu chahutées pour le marché des SCPI, mais celui-ci résiste. Alors que le premier trimestre 2020 s’est soldé par une nouvelle hausse de collecte, de près de 25 % sur un an, et un rendement courant au-dessus de 4 %, le deuxième trimestre devrait être marqué par le confinement et les suspensions de loyers pour les entreprises des secteurs les plus exposés, comme le tourisme, l'hôtellerie ou les commerces. « Nous avons accompagné nos commerçants, permis des étalements ou annulations de loyers et des reports de charges », explique Jean-Marie Souclier, directeur général de la société de gestion Sogenial, qui détient deux SCPI, dont une principalement tournée vers les commerces en centre-ville, « Coeur de Ville ». Pour cette SCPI, « environ la moitié d’entre eux ont été concernés, ce qui représente 20 % des loyers du deuxième trimestre, et 5 % des loyers annuels » poursuit le dirigeant.

Baisses de dividendes

Côté rendements des SCPI, le trou d'air a bien été au rendez-vous durant le début de la crise : « les bulletins du deuxième trimestre, qui sont actuellement en train d’être publiés, montrent en effet quelques baisses de dividendes, pour les SCPI concernées en moyenne de l’ordre de 10 à 15 % », explique Julien Ribes, cofondateur de MySCPI.com. Un repli attendu par les observateurs du secteur, d’autant que beaucoup de sociétés de gestion ont communiqué assez tôt sur ce point. Chez Sogenial, pour « Coeur de Ville », « nous avons abaissé nos rendements de 25 points de base, mais ils restent au-dessus de 5 %, un très bon niveau comparé à des produits qui ne rapportent rien ou qui présentent un fort risque de perte en capital », indique Jean-Marie Souclier.

Des rapports qui manquent à l'appel

Actuellement, dans l'ensemble « une vingtaine de rapports annuels manquent à l’appel », selon Julien Ribes, qui constate que si « 85 % à 90 % de ces rapports sont publiés à ce jour, cela a son importance, car y on trouve notamment les niveaux de réserves de plus-values et de report à nouveau ». En clair, savoir avec plus de certitude si les SCPI ont suffisamment de réserves pour encaisser le choc de la crise du coronavirus, lequel devrait s’inscrire dans la durée. Une absence qui s'explique toutefois par le fait que, coronavirus oblige, les sociétés de gestion ont obtenu un délai supplémentaire pour les publier, jusqu’à la fin septembre.

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Regarder au plus long-terme

Pour mesurer les effets de la crise, il faudra quoi qu’il en soit attendre le plus long terme : « On va voir comment cela va se passer dans les mois à venir. Il y a pas mal de liquidités en ce moment, mais le sujet reste entier sur les risques de faillite, le niveau de chômage ou la réduction de mètre carré par les entreprises », prévient Julien Ribes. Les rendements attendus cette année devraient se situer dans une fourchette de 3,5 % à 4 %, selon les spécialistes.

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