La défiscalisation n’est pas une recette miracle !

La défiscalisation n’est pas une recette miracle !
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Obtenir un rabais fiscal nécessite en retour de fournir un effort sous forme de dépense de consommation ou d’épargne, avec à la clé un pouvoir d’achat moins élevé à court terme.

La défiscalisation n’est pas une recette miracle !
Crédit photo © Boursier.com

Beaucoup de contribuables se disent qu’ils aimeraient payer moins d’impôts. Des publicités "surfent" d'ailleurs sur cette tendance pour rappeler que des solutions existent en vue de réduire sa facture fiscale.

Ceci étant, il est important de rappeler que les abattements et crédits d’impôts ne sont jamais accordés « gratuitement » et ne constituent donc pas une recette miracle.

La défiscalisation suppose une dépense

Obtenir un avantage fiscal (autre que ceux accordés de droit) impose toujours de produire un effort financier en retour.

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Cet effort peut prendre la forme d’une dépense de consommation. C’est le cas lorsqu’un particulier embauche un employé à domicile pour du jardinage, du ménage ou de la garde d’enfant.

L’effort demandé peut aussi correspondre à un don, à un investissement (par exemple immobilier) ou à une épargne (notamment en vue de la retraite).

La défiscalisation a un coût à court terme

La dépense engagée n’étant jamais déductible à 100%, la défiscalisation a obligatoirement un coût. Prenons l’exemple d’une personne faisant réaliser des travaux de jardinage pour 1.000 euros. Elle va obtenir 500 euros de crédit d’impôt. Mais au global, elle aura bel et bien augmenté sa dépense nette de 500 euros.

Le même raisonnement peut être tenu avec les produits d’épargne. Obtenir 4.800 euros de crédit d’impôt via une Sofica nécessite d’investir 10.000 euros, donc de produire dans l’immédiat un investissement net de 6.200 euros.

La situation est identique avec un Perp. Si vous êtes imposé dans la tranche à 30%, un versement de 1.000 euros vous permettra de réduire votre impôt de 300 euros mais vous coûtera finalement 700 euros nets.

La défiscalisation réduit le revenu consommable

Dans certaines situations, la défiscalisation peut être atteinte avec peu d’effort. Un particulier ayant l’habitude de mettre 1.000 euros par an sur un livret gagnera un avantage fiscal sans effort supplémentaire s’il décide d’épargner non plus sur un livret mais sur un Perp.

Dans la plupart des cas, l’effort à fournir se fait toutefois au détriment du revenu consommable. Imaginons un célibataire ayant 40.000 euros de revenu imposable et payant 6.294 euros d’impôt. Son revenu net est donc de 33.706 euros, revenu qu’il dépense dans sa quasi-intégralité.

Pour réduire son impôt, cette personne opte pour un versement sur Perp de 2.000 euros. En mettant en place cette stratégie, son impôt passera à 5.694 euros (600 euros de moins). Mais le revenu disponible tombera à 32.306 euros (1.400 euros de moins).

Sacrifier le présent

En optant pour une solution de défiscalisation, le contribuable peut évidemment améliorer son confort au quotidien (emploi à domicile), avoir la satisfaction d’aider une association (don) ou préparer son avenir (solutions d’épargne-retraite ou investissements immobiliers).

Il faut toutefois garder à l’esprit que vouloir payer moins d’impôts revient à sacrifier son pouvoir d’achat à court terme (sauf si l’on est en mesure de réorienter un flux d’épargne existant).

Notre conseil

Malgré des publicités parfois alléchantes, il convient de garder la tête froide face aux propositions de défiscalisation. La défiscalisation ne doit jamais être vue comme une fin en soi, mais comme un bonus. Ceci est particulièrement vrai lorsqu’elle est associée à un investissement. Le contribuable ne doit pas oublier qu’il réalise avant tout une opération financière et que dans ce cas, c’est la qualité de l’actif qui doit primer car il prend aussi un risque.

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