OAT à 0% : faut-il s’inquiéter pour les fonds en euros ?

OAT à 0% : faut-il s’inquiéter pour les fonds en euros ?
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A court terme, cela ne constitue pas une menace dans la mesure où les portefeuilles des assureurs sont constitués d’actifs variés et acquis au fil du temps.

OAT à 0% : faut-il s’inquiéter pour les fonds en euros ?
Crédit photo © Creative Commons / Ken Teegardin

L’OAT 10 ans est passée en dessous de 0%. Le franchissement à la baisse de ce seuil hautement symbolique peut à première vue constituer une bonne nouvelle pour les emprunteurs. Mais qu’en est-il côté épargnant ? Cela ne risque-t-il pas de pénaliser les rendements de nombreux produits, en particulier ceux des fonds en euros de l’assurance-vie.

Pas d’inquiétude à court terme

Précisons d’emblée qu’il n’y pas lieu de s’alarmer pour l’instant. La première raison tient à la diversification des portefeuilles des assureurs. Contrairement à une idée reçue, les obligations d’états ne représentent en effet qu’une partie des investissements.

Une étude passée de GVfM a montré que les obligations d’entreprises (notamment financières) représentaient 44% des actifs, les obligations souveraines ne comptant que pour 38%. Souvent, les assureurs mettent aussi une pincée d’actions et/ou d’immobilier pour soutenir les performances.

Le stock constitue un autre amortisseur. Les assureurs travaillent en effet avec des obligations de différentes années qu’ils conservent environ 7 ans. Ce panachage permet de limiter l’impact d’une chute ponctuelle des taux. Imaginons un portefeuille constitué d’obligations émises de 2012 à 2018 avec des pondérations égales. Cette année, les obligations 2012 arrivant à échéance seront remplacées par des obligations de 2019. Même si ces dernières servent un taux proche de 0, le rendement moyen du portefeuille continuera à profiter des taux plus élevés des obligations des années précédentes.

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Et à moyen terme ?

Un maintien des taux souverains à un niveau durablement proche de zéro serait en revanche extrêmement pénalisant pour l’assurance-vie en euros.

Il amènerait progressivement la poche obligataire des assureurs à un rendement nul. Il serait par ailleurs synonyme de crise rampante à même d’affecter le reste des actifs. Le meilleur scénario pour l’assurance-vie en euros serait donc celui d’une remontée progressive des taux écartant le risque de choc.

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