LOA auto : une solution de tranquillité qui a un coût

LOA auto : une solution de tranquillité qui a un coût
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De plus en plus prisé des acquéreurs d’automobiles, ce mode de financement coûte tout de même plus cher qu’un crédit classique. Explications…

LOA auto : une solution de tranquillité qui a un coût
Crédit photo © Reuters

Rendre les clients satisfaits, en dépit de coûts plus élevés. Tel est le pari que sont en train de réussir les spécialistes de la location avec option d’achat. De fait, les arguments ne manquent pas pour « vendre » ce type de financement : loyers plus modérés que les mensualités d’un crédit (pour un même véhicule), packs incluant l’entretien et/ou des garanties supplémentaires, pas de contrainte de revente du véhicule à la sortie…

Il est vrai que la LOA a de nombreux avantages, dont la lisibilité du coût d’utilisation (et donc l’absence de mauvaise surprise). C’est notamment cette possibilité de prévoir la charge liée à l’usage qui a depuis longtemps séduit les entreprises et les professions libérales.

Peu à peu les particuliers se sont aussi laissé convaincre, permettant à la LOA de devenir largement majoritaire dans le financement de voitures neuves. Les statistiques en témoignent.

Outre la tranquillité offerte par les packs associés à la LOA, c’est ici l’argument financier qui est souvent mis en avant par les réseaux. Sans apport, acquérir un véhicule de 24.000 euros coûte quelque 550 euros par mois sur 48 mois. Avec une LOA sur une durée équivalente, il est possible de rouler dans le même véhicule pour un peu plus de 360 euros seulement. De quoi faire saliver de nombreux clients désireux de monter en gamme à moindre frais.

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La démonstration est implacable. Mais elle oublie souvent de rappeler qu’à critères comparables, la LOA est généralement plus coûteuse qu’un crédit classique.

Exemple de LOA et de crédit

Un grand constructeur propose actuellement un véhicule de 24.100 euros en LOA sans apport avec 49 loyers de 361,15 euros. A l’issue de cette période, le client peut laisser son véhicule au loueur ou le racheter pour 10.806 euros.

Ce même constructeur propose en parallèle un crédit classique sur 48 mois au taux de 4,99%, soit des mensualités de 554,90 euros.

Coûts d’acquisition comparés

Durant les 49 mois de LOA, le client en location ne va verser que 17.696 euros. Mais il devra en outre payer 10.686 euros pour devenir propriétaire du véhicule, soit un coût total de 28.502 euros. Autrement dit, s’il paye peu pendant 49 mois, le client doit faire face à une grosse échéance à la sortie.

Avec un crédit classique, la dépense globale sera de 26.635 euros, donc inférieure de 1.867 euros à celle de la LOA.

En termes de taux, cet exemple de LOA correspond à un financement au taux de 5,97% : prêt de 24.100 euros avec 49 mensualités de 361.15 euros puis une dernière de 10.806 euros. La LOA coûte donc ici 1 point de plus qu’un crédit classique.

Quid en cas de revente du véhicule à la sortie ?

Pour des automobilistes ne souhaitant pas conserver le véhicule, le raisonnement est le même. Le client en location verse 17.696 euros sur 49 mois, (ce qui correspond à son coût d’utilisation).

Le client achetant à crédit verse quant à lui 26.635 euros sur la même période. Mais étant pleinement propriétaire de son véhicule, il peut le revendre à la sortie au prix de 10.806 euros, si l’on considère que l’option d’achat correspond à la valeur résiduelle du véhicule. Le coût d’utilisation n’est donc ici que de 15.829 euros, soit le même écart de 1.867 euros.

Deux philosophies différentes

Certes, crédit et LOA obéissent à deux approches radicalement différentes. La réflexion ne doit donc pas se faire que sur le coût global. Ceci étant, au moment de signer, le client ne doit pas oublier que toutes choses égales par ailleurs (prix et prestations), la visibilité et la tranquillité offertes par la LOA coûtent plus cher.

Dans une période de taux toujours bas et de concurrence accrue, la montée en régime de la LOA constitue donc une très bonne nouvelle pour les organismes de crédit. Ceci peut d’ailleurs expliquer l’insistance de certains vendeurs d’automobiles au moment de proposer leurs offres de LOA.

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