Pas encore de remontée générale des taux immobiliers !

Pas encore de remontée générale des taux immobiliers !

Les hausses sont encore isolées puisqu’elles ne concernent souvent que certaines durées ou profils. Les conditions d’octroi deviennent aussi moins souples qu’auparavant…

Pas encore de remontée générale des taux immobiliers !
Crédit photo © Reuters

Les premiers signes de hausse des taux immobiliers semblent se confirmer. Déjà légèrement visibles en octobre, quelques remontées sont signalées dans les barèmes de novembre par le courtier Vousfinancer qui mentionne des hausses de 0,05 à 0,20 point selon les établissements et les profils. Si le courtier parle de premières « réelles remontées des taux » depuis le début de l’année, ces hausses sont encore isolées puisqu’elles ne concernent souvent que certaines durées ou profils et sont même parfois accompagnées de baisses sur d’autres durées ou certaines tranches de revenus, en fonction des profils ciblés par les banques en question.

Des taux moyens encore stables

Vousfinancer souligne d’ailleurs que les taux moyens ne sont pas encore impactés par ces quelques hausses et restent stables autour de 1,30 % sur 15 ans, 1,50 % sur 20 ans et 1,70 % sur 25 ans. Les meilleurs profils accèdent toujours à des taux planchers de 0,70 % sur 15 ans, 0,85 % sur 20 ans et 1,30 % sur 25 ans. Le courtier Meilleurtaux observe aussi des moyennes stables malgré 4 enseignes en hausse de 0,10% dont une plus fortement sur les profils modestes mais cette banque était exceptionnellement bien placée ces dernières semaines avec des taux moyens autour de 1,35% sur 20 ans.

Des banques plus sélectives

« En cette fin d’année, les banques accordent toujours des taux record, mais uniquement aux profils qui les intéressent, à un moment où elles ont, pour la plupart, atteint leurs objectifs de production de crédit. Cela explique aussi qu’elles soient plus restrictives pour certains profils considérés comme moins prioritaires ou moins rentables pour elles… Finalement, en cette fin d’année, les écarts de taux et d’accords de prêt se creusent selon les profils, certains se voyant refuser un crédit par manque d’apport notamment, et d’autres obtenir à l'inverse des taux record grâce à un bon niveau d’épargne et de revenus », explique Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.

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Des conditions d’octroi moins souples

D’après une enquête interne menée auprès de ses 190 agences, Vousfinancer observe que 73% d’entre elles arrivent toujours à négocier d’importantes décotes de taux auprès de leurs partenaires bancaires, mais près d’un tiers a quand même le sentiment que les banques sont plus attentives à leurs marges en cette fin d’année.

Deux tiers des courtiers Vousfinancer ont par ailleurs le sentiment que les banques ont durci leurs conditions d’octroi de crédit, pour tous les profils d’emprunteurs (selon 38 % des courtiers) ou uniquement sur certains profils (pour 28 % des courtiers), essentiellement les primo-accédants, les revenus inférieurs à 30 000 € par an, les financements à 110 % ou les durées de prêts de 25 ans ou plus. Pour la majorité des courtiers, c’est en effet sur l’apport que les banques sont actuellement les plus strictes ou sur l’épargne résiduelle (disponible après opération) et ensuite sur les revenus.

Retour à la normale

Peut-on pour autant parler de durcissement des conditions d’octroi des crédits ? Il s’agit en fait davantage d’un retour à la normale après une année 2018 où les banques avaient fait preuve de beaucoup de souplesse pour capter des clients primo-accédants. Le courtier Meilleurtaux observait déjà en octobre des conditions d’octroi un peu moins souples avec moins de facilité à obtenir des crédits sans apport, en particulier sur les durées longues ou pour des profils à revenus modestes. Autrement dit, les banques sont toujours prêtes à faire des efforts mais sur des profils plus ciblés et moins risqués.

2019

« En cette fin d’année, le marché reste dynamique mais le fait que les banques aient atteint leurs objectifs de production de crédit entraîne un durcissement des conditions d’octroi et un allongement des durées de traitement également. Ces deux phénomènes ne devraient pas durer dans la mesure où les banques vont bientôt remettre les compteurs à zéro et accorder des crédits qui seront comptabilisés dans leur production 2019. Ce qui demeure plus problématique est le manque d’offres dans certaines régions et le niveau des prix qui freinent le nombre de transactions. Deux facteurs qui pourraient peser davantage sur le marché en 2019 que les conditions de crédit », conclut Sandrine Allonier.

a savoir

Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.com, estime que les taux moyens devraient rester sous la barre des 2% jusqu’à la fin du premier trimestre 2019.

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