L’assurance-vie va-t-elle devenir un produit de luxe ?

L’assurance-vie va-t-elle devenir un produit de luxe ?
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C’est ce que laisse entrevoir une analyse de Facts & Figures au regard de l’évolution de la collecte et de l’offre des assureurs. Explications…

L’assurance-vie va-t-elle devenir un produit de luxe ?
Crédit photo © Reuters

Avec des encours de plus de 1.700 milliards d’euros et un taux d’équipement des ménages de 39%, l’assurance-vie est un support populaire. Mais la tendance pourrait bien changer à l’avenir à en croire Facts & Figures qui estime que l’assurance-vie est peut-être en train de perdre son statut de produit d’épargne pour tous.

La conséquence de la baisse des taux

Pour comprendre les craintes du cabinet d’analyse, il faut revenir un instant sur la situation actuelle. La baisse des taux a progressivement raboté les rendements des fonds en euros ces dernières années et la tendance devrait perdurer selon Facts & Figures.

Certes, les assureurs ont des réserves pour amortir la baisse des rendements. D’après Facts & Figures, ce matelas leur laisse 5 à 10 ans pour organiser leur mutation face à un environnement de taux bas.

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Reste que l’assurance-vie en euros telle qu’on l’a connue a vécu. Les modèles vont devoir changer. Des initiatives ont déjà été lancées avec de nouvelles formes de garanties (fonds eurocroissance notamment) et l’intégration croissante d’unités de compte dans les contrats (fonds structurés, SCPI, private equity…).

Des contrats plus complexes et moins abordables

Toutes ces évolutions ont conduit à « une complexification croissante de l’assurance-vie », note le cabinet. Or, ces supports plus techniques et plus risqués ne correspondent pas nécessairement aux besoins d’une clientèle populaire que ce soit en termes de sécurité, d’horizon de placement ou de ticket d’entrée.

Une traduction dans les chiffres

Les chiffres confirment d’ailleurs cette lente dérive .Comme le rappelle Facts & Figures, l’épargne standard (c’est-à-dire la clientèle populaire), représentait 55% des encours fin 2012. Fin 2018, le poids de cette catégorie d’épargnant est tombé à 49%. Et encore les stocks d’épargne bénéficient-ils d’un effet d’inertie car du côté de la collecte l’écart est bien plus flagrant. L’an passé, la clientèle aisée (patrimoniale et gestion privée) a compté pour 62% des sommes collectées.

Un report sur le Livret A ou le LDD

Pour Facts & Figures, ce changement amorcé avec la volonté des assureurs de freiner la collecte des fonds en euros risque de rendre l’assurance-vie « de moins en moins populaire » conduisant la clientèle standard à se tourner vers des supports réglementés comme le Livret A, le LDD ou le PEL. Une analyse qui pourrait d’ailleurs expliquer en partie le succès du Livret A depuis le début de l’année.

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