Une reprise graduelle sans recul marqué des prix ?

Une reprise graduelle sans recul marqué des prix ?

C’est le scénario de l’économiste du Crédit Agricole, Olivier Eluère. Selon lui, la capacité d'achat reste acceptable et les prix de l'immobilier ne sont globalement pas surévalués en France.

Une reprise graduelle sans recul marqué des prix ?
Crédit photo © Reuters

L’économiste du Crédit Agricole en charge du secteur immobilier, Olivier Eluère, a passé en revue les forces et faiblesses du marché français mises en lumière pas la crise sanitaire. Sa conclusion va dans le sens d’une reprise assez graduelle à partir du second semestre 2020, sans recul marqué des prix car la demande restera relativement élevée face à une offre qui demeure limitée. L’économiste estime que les prix pourraient connaître une baisse assez mesurée, notamment dans les segments où il juge qu’ils étaient surévalués comme Paris, Bordeaux, Lyon ou Nantes.

Forte baisse des volumes

Olivier Eluère pense que les projets d’achat non finalisés et non effectués entre mars et mai seront donc décalés au second semestre, mais pas entièrement. Le niveau mensuel des ventes au second semestre serait en effet inférieur de 20% environ au niveau moyen de 2019. Les ventes totales de logements dans l’ancien et dans le neuf reculeraient de -30 à -35% cette année avant de se redresser en 2021 tout en restant à un niveau inférieur de 15% à celui de 2019 (soit 850.000 ventes dans l’ancien).

Trou d’air dans le neuf

Pour bien comprendre ces estimations, il faut avoir à l’esprit la forte baisse attendue de la production de logements neufs. En dehors des retards de chantiers, la plupart à l’arrêt pendant 2 mois, qui vont décaler la livraison des programmes neufs, 2020 sera marquée par une chute des permis de construire dont l’instruction a été bloquée pendant la crise sanitaire. Or la délivrance des permis était déjà fortement ralentie par les élections municipales. Au total, l’analyse du Crédit Agricole évalue la baisse des ventes de logements collectifs neufs entre 30% et 35% cette année.

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Facteurs de soutien structurel

Parmi les autres facteurs négatifs, Olivier Eluère cite un léger resserrement de l'offre de crédit en liaison avec les recommandations du HCSF qui viennent d’être maintenues, la hausse prévue du chômage et la dégradation de la confiance des ménages. « Pour autant, les nombreux facteurs de soutien structurel à la demande vont continuer à jouer en dépit de la crise sanitaire et de la récession économique : volonté d’être propriétaire (64% des ménages français le sont, contre 69% en moyenne dans l’UE), démographie plutôt dynamique, phénomènes de décohabitation (progression du nombre de ménages célibataires ou divorcés), préparation de la retraite, saturation du marché locatif », liste l’économiste. Sans oublier le statut de valeur refuge de l’immobilier qui a encore été renforcé par la volatilité des placements boursiers.

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