« Bien préparer sa retraite, c'est aussi anticiper le risque de dépendance »

« Bien préparer sa retraite, c'est aussi anticiper le risque de dépendance »

Valérie Bentz, responsable des études patrimoniales à l’UFF

« Bien préparer sa retraite, c'est aussi anticiper le risque de dépendance »
Crédit photo © UFF

La retraite se découpe en deux périodes. La première période sera celle au cours de laquelle les futurs retraités vont voir leurs revenus diminuer et devoir faire face à certaines dépenses liées aux plaisirs d’une retraite active (voyages, sorties culturelles ou encore le financement d’un nouveau cadre de vie, etc.). Ils pourront aussi être confrontés aux charges d’emprunts restants, des études de leurs enfants et parfois même, de la perte d’autonomie de leurs propres parents. Cette première période, qui se situe généralement entre 62 et 75 ans, peut donc s’avérer très lourde à financer, selon les cas de figure.

Deuxième période

La seconde période correspondra à celle au cours de laquelle le risque de dépendance sera accru. Les retraités devront avoir provisionné cet aléa qui a pour conséquence d’occasionner de fortes dépenses. On considère que ce risque intervient à partir de l’âge de 75 ans et pour une période estimée à 8 ans. Le financement de la dépendance est donc à intégrer dans l’analyse du financement de revenus complémentaires notamment, au moment où la question de la mise en place d’un nouveau dispositif des droits à la retraite se pose.

Comment évaluer ses besoins de revenus complémentaires à la retraite ?

L’état de dépendance est un coût à intégrer dans l’évaluation des besoins de revenus complémentaires à la retraite. Pour se faire, il faut établir dès à présent un bilan budgétaire permettant de mesurer, sur cette période, le montant des revenus et des charges, et ainsi déterminer le solde déficitaire à financer.

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Afin de pouvoir faire ce bilan, la première étape consiste à évaluer par anticipation la charge mensuelle liée à cet état de dépendance : 1.000€, 1.500€, 2.000 €, voire beaucoup plus en fonction de la solution envisagée (financement d’un établissement spécialisé, d’aides à domicile, etc.). Il faudra ensuite ajouter ce montant estimé aux dépenses existantes, comme le loyer (en cas aide à domicile ou en présence d’un conjoint), les impôts, etc.

Deuxième étape

L’étape suivante consistera à déterminer les moyens susceptibles d’être disponibles pour financer cette charge complémentaire. Pour se faire, il faudra quantifier les capitaux et les revenus de placements restants, qui n’auront pas été « consommés » pour financer la première période de la retraite (assurance vie, compte-titres, PEA, etc.). En effet, ce qui n’aura pas été affecté au financement des premières années de la retraite pourra être attribué au financement de la dépendance. Enfin, certains arbitrages pourront aussi être envisagés comme la location ou la vente de biens de jouissance existants, on pense notamment à la résidence principale, et / ou aux résidences secondaires.

Les solutions à mettre en place dès à présent

Différentes solutions peuvent être envisagées. Tout d’abord, toutes celles permettant de se constituer un capital et / ou des revenus à la retraite. Certaines solutions comme le nouveau Plan d’épargne retraite (PER) ont été conçues à cet effet. Le PERin, par exemple, vous permettra de disposer librement à la retraite, soit du capital constitué, soit d’une rente viagère éventuellement réversible. L’avantage de cette solution est qu’elle vous permet de déduire le montant de vos versements de votre revenu imposable (dans les limites prévues à cet effet) pendant votre période d’activité. En revanche, avant d’atteindre vos 70 ans, il faudra vous poser la question de ce que vous faites des capitaux restants éventuellement sur votre PER, car la fiscalité en cas de décès peut s’avérer moins avantageuse sur un PER que sur un contrat d’assurance vie.

Assurance vie, PEA, PERin

L’assurance vie est donc une autre solution. En cas de besoin, elle reste disponible à tout moment. Elle vous permet par ailleurs d’organiser en parallèle la transmission d’un capital, qui n’aura pas été utilisé au financement de la dépendance, aux bénéficiaires de votre choix.

Le PEA est une aussi une solution envisageable. Il profite d’une fiscalité très avantageuse après 5 ans de détention en étant soumis qu’aux prélèvements sociaux. Il vous permet de profiter d’un capital ou d’une rente viagère qui ne seront pas imposables à l’IR. Toutefois, le PEA étant souvent plus exposé au risque que l’assurance vie et que le PERin, la question de son utilisation devra se poser dans les toutes premières années de votre départ à la retraite.

Immobilier

Enfin, reste l’immobilier. Si vous disposez de temps, à savoir une quinzaine d’année, vous pouvez envisager de faire un investissement locatif qui vous apportera, à la retraite, des revenus complémentaires.

Par conséquent, il est indispensable de bien identifier ces deux périodes à la retraite, de quantifier avec précision les besoins de chacune d’entre-elles afin de pouvoir mettre en place un plan de gestion adapté et pouvoir ainsi, si cela est possible, décider de transmettre certains biens, en toute sérénité.

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Valérie Bentz

Le parcours de Valérie Bentz

Responsable des études patrimoniales, UFF

Valérie Bentz débute sa carrière comme inspecteur général chez Allianz France en charge des pôles patrimoniaux. Elle entre à la direction de la distribution d'Axa en 2008 pour y développer le métier de conseiller en gestion de patrimoine.En 2011, Valérie Bentz rejoint l'UFF, en tant que directeur d'agence pour la région IDF Nord. Elle y développe la productivité individuelle de chaque conseiller et recrute de nouveaux talents dans le conseil en gestion de patrimoine. Depuis 2017, elle occupe le poste de responsable du département des études patrimoniales.

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