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L’indice CAC 40 ne mesure que la variation du prix des actions et laisse de côté les dividendes. Ce qui donne une vision tronquée de la vraie rentabilité de la Bourse…
Les actions ne rapportent pas assez, du moins en comparaison du risque induit. Beaucoup d’épargnants français le pensent. Il faut dire que nombre d’études ou d’analyses profitent régulièrement des turbulences sur les marchés pour rappeler que la Bourse est finalement peu rémunératrice, moins en tout cas que les produits d’épargne promus au passage.
Même si on peut toujours contester les périodes de référence utilisées, ces analyses sont bien souvent imparables puisqu’elles s’appuient sur l’évolution du CAC 40, un indice on ne peut plus officiel.
Une analyse tronquée
Pourtant, les auteurs oublient souvent de préciser que le CAC 40 n’est qu’un indice de prix. En clair, il ne mesure que l’évolution du prix des actions (plus ou moins-value) et laisse de côté les dividendes (rendement annuel). Or, sur longue période, les dividendes représentent l’essentiel de la rentabilité des actions (rappelons par exemple que le rendement des dividendes du CAC 40 a été de 3,8% en 2018).
Exclure les dividendes aboutit donc à une analyse tronquée. Surtout lorsqu’il s’agit de comparer les actions à des produits d’épargne qui capitalisent les gains annuels (livrets, assurance-vie…). En cas de capitalisation, les gains annuels viennent s’ajouter au capital et produire de nouveaux intérêts.
Tenir compte des dividendes dans les calculs
Pour établir des comparaisons fiables et calculer la véritable rentabilité des actions, il convient donc de tenir compte des dividendes perçus au fil du temps. Et sur cette base de dividendes réinvestis, les études montrent que peu de placements rivalisent avec les actions sur longue période.
Des outils permettent d’ailleurs à chacun de faire aisément sa propre analyse. Pour la France, Euronext fournit par exemple des indices CAC 40 « dividendes réinvestis », certes peu médiatisés. Le CAC 40 GR (gross return) retient des dividendes bruts et le CAC 40 NR (net return) se base sur des dividendes nets (après retenues à la source).
Exemple
Sur quatre années glissantes (de mi-juin 2015 à mi-juin 2019), le CAC 40 a progressé de 12,2%, soit un gain annuel moyen limité à 2,92%. En revanche, le CAC 40 NR (dividendes nets réinvestis) a gagné 23,11% sur la même période. Ainsi en tenant compte des dividendes, un investisseur présent sur le marché durant ces 7 années a gagné en moyenne 5,34% par an et non 2,92%.