Placements : comment déterminer la valeur d’une action ?

Placements : comment déterminer la valeur d’une action ?

Diverses méthodes existent, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients. Tour d’horizons des différentes solutions.

Placements : comment déterminer la valeur d’une action ?
Crédit photo © Reuters

Quelle est la juste valeur d’une action (cotée ou non) ? Les investisseurs sont souvent confrontés à cette question. Pour le savoir, il n’existe pas de méthode universelle. La valorisation d’une entreprise (et donc de ses actions) peut s’établir à l’aide de diverses formules. D’ailleurs, la plupart du temps, la valorisation déterminée par les analystes financiers est la moyenne des résultats obtenus au travers de plusieurs modes de valorisation.

Les références utilisées

Avant d’appliquer une formule, il convient bien évidemment de savoir sur quel(s) critère(s) doit être basée la valorisation.

L’une des solutions les plus simples consiste à regarder les actifs de l’entreprise, c’est-à-dire ce qu’elle possède. Le résultat obtenu sera donc une valorisation statique.

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Pour prendre en compte la trajectoire de l’entreprise, et donc la manière dont elle utilise ses actifs, il est également possible d’asseoir l’estimation sur les résultats (passés ou futurs).

Enfin, la valorisation d’un titre pouvant être assimilée à ce qu’il rapportera dans le futur, la valorisation peut se calculer à partir des flux de trésorerie (le cash flow).

Valorisation par les actifs

La valorisation via les actifs est l’une des plus simples à appliquer. L’objectif est ici de déterminer l’actif net comptable, qui correspond à la valeur des actions.

Schématiquement, il s’agit de faire la somme des actifs inscrits au bilan et de déduire les dettes. Par exemple, une entreprise ayant 100.000 euros d’actifs et 30.000 euros d’endettement a une valeur nette de 70.000 euros. Si son capital est composé de 1.000 actions, chaque action vaut 70 euros selon cette méthode.

Le principal inconvénient de ce travail tient au fait qu’il laisse de côté les perspectives de développement.

Valorisation par les résultats

Pour avoir une vision plus dynamique de la valeur des entreprises (notamment en phase de croissance), la valorisation peut se faire sur la base des résultats passés ou futurs.

La première étape consiste donc à déterminer les résultats de l’entreprise (pour une ou plusieurs années). Il suffit ensuite d’appliquer des multiples selon le secteur d’activité pour arriver à la valorisation théorique.

Lorsque l’on retient le résultat net, la valorisation se fait avec un multiple appelé le PER. Imaginons une entreprise prévoyant de dégager 50.000 euros de résultat sur l’année en cours. Si le PER du secteur est de 10, les actions de l’entreprise valent 500.000 euros au total.

Assez simple à appliquer, cette méthode a l’inconvénient de reposer sur un résultat net généralement très fluctuant.

Les analystes préfèrent donc avoir recours au résultat opérationnel. La méthode est ensuite la même à une différence près : l’opérationnel n’incluant pas le coût de la dette, le résultat obtenu est une valeur d’entreprise, c’est-à-dire une valorisation à retraiter de la dette nette.

Reprenons notre exemple en supposant un objectif de résultat opérationnel de 80.000 euros pour l’entreprise et un multiple de 8 pour le secteur. La valeur d’entreprise est de 640.000 euros. Cette valeur correspond à celle des actions s’il n’y a pas de dette. En revanche, si l’entreprise a un endettement de 100.000 euros, la valeur de ses actions n’est plus que de 540.000 euros.

Cette méthode a l’avantage de donner des résultats plus fiables et permet en outre de comparer des entreprises dont l’endettement n’est pas le même.

Valorisation par les flux

Méthode privilégiée par de nombreux analystes, la valorisation par les flux de trésorerie est aussi la plus complexe à mettre en place.

Elle nécessite en premier lieu de prévoir les flux futurs de l’entreprise (cash flow) sur une période longue. La seconde étape consiste à actualiser ces flux en fonction du taux de rentabilité souhaité. La valeur de l’entreprise correspond alors à la somme de ces flux actualisés. Autrement dit, on considère que la valeur de l’entreprise est égale à la trésorerie qu’elle rapportera dans le futur.

La méthode utilisée est la même que celle qui est retenue pour calculer un TRI. Mais ici, le TRI est connu (il s’agit de la rentabilité souhaitée) et l’inconnue correspond à l’investissement à réaliser au départ.

Imaginons une entreprise générant aujourd’hui 20.000 euros de trésorerie par an et pour laquelle on espère 1% de croissance par an. Si l’investisseur requiert 6% de rentabilité, l’entreprise vaut près de 400.000 euros. S’il réclame en revanche 9%, l’entreprise ne vaut à ses yeux que 250.000 euros.

Le même raisonnement peut être effectué pour valoriser une action en fonction des flux de dividendes attendus.

Si cette méthode a une forte logique économique, elle est en revanche très sensible au taux utilisé et peut aboutir à des résultats très disparates selon les hypothèses retenues.

Les différentes manières de valoriser une action
L'Argent & Vous
Valorisation par les actifsValorisation par les résultatsValorisation par les flux de trésorerie
Résultat netRésultat opérationnel
Etape 1Faire la somme des actifs du bilanIsoler un résultat net de la société (passé ou futur)Isoler un résultat opérationnel de la société (passé ou futur)Evaluer les flux de trésorerie à venir
Etape 2Déduire l'endettement net de la sociétéAppliquer le multiple du secteur au résultat netAppliquer le multiple du secteur au résultat opérationnelActualiser ces flux au taux de rentabilité souhaité
Etape 3Diviser le résultat par le nombre d'actionsDiviser le résultat par le nombre d'actionsDéduire l'endettement net de la sociétéFaire la somme des flux actualisés
Etape 4Diviser le résultat par le nombre d'actionsDiviser le résultat par le nombre d'actions

Des solutions illimitées

Ces méthodes sont parmi les plus utilisées. Mais d’autres modes de valorisation sont envisageables, comme le multiple de chiffre d’affaires. Aux débuts des années 2000, il était également difficile d’évaluer les sites Internet déficitaires et sans chiffre d’affaires significatif. De nouveaux systèmes ont alors émergé comme la valorisation au nombre de clics ou au nombre d’abonnés. L’éclatement de la bulle a toutefois eu raison de ces méthodes parfois déroutantes.

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