Placements : la défiscalisation ne doit pas être une fin en soi

Placements : la défiscalisation ne doit pas être une fin en soi

En matière de placements, il est important de faire des choix en fonction de la qualité de l’actif, de son rendement et de sa liquidité, l’avantage fiscal faisant au mieux office de bonus.

Placements : la défiscalisation ne doit pas être une fin en soi
Crédit photo © Reuters

« J’aimerais payer moins d’impôts ». Les conseillers financiers entendent régulièrement cette phrase lorsqu’ils rencontrent des clients. Les professionnels les plus scrupuleux se hâtent d’ailleurs de répondre que la défiscalisation ne doit pas être le critère prioritaire.

La qualité de l’actif avant tout

Mieux vaut un placement fiscalisé et rentable qu’un placement défiscalisé générant de faibles gains voire des pertes. Ce principe de bon sens apparaît évident, pourtant beaucoup d’investisseurs l’oublient.

L’immobilier est un bon exemple. Sur le papier, le Pinel ouvre droit à de belles réductions d’impôts. Mais lorsque le bien est situé dans une zone à faible demande et n’attire aucun locataire, le propriétaire subit une double peine : il n’encaisse aucun loyer (rendement nul) et ne peut même pas utiliser son avantage fiscal. La facilité de revente ne doit pas non plus être négligée. « Dans l’immobilier défiscalisé, il ne faut jamais oublier qu’on achète d’abord de l’immobilier », prévient un professionnel. Par le passé, le Laboratoire de l’Immobilier a ainsi mis en garde contre les zones à risque en Pinel.

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Cette prudence vaut pour bien d’autres types d’investissement défiscalisés (comme les Sofica), où il convient en priorité de regarder la qualité, la liquidité et le rendement en fonction de ses propres objectifs et contraintes, l’avantage fiscal n’étant alors qu’une sorte de bonus.

Augmenter son revenu net

Bien souvent, les épargnants se posent également la mauvaise question en matière de défiscalisation. « Quand on me demande comment payer moins d’impôts, j’explique qu’il suffit de travailler à mi-temps. On paie alors moins d’impôt… mais on gagne moins à la fin de l’année », ironise ce même spécialiste du patrimoine.

En fait, l’objectif (mal formulé) de beaucoup de particuliers n’est pas réellement de payer moins d’impôt mais de gagner plus en net, c’est-à-dire après fiscalité.

Il y a deux moyens d’y parvenir. On peut évidemment chercher à réduire ses impôts à revenus équivalents. Epargner sur un Perp plutôt que sur une assurance-vie peut constituer ici une solution parmi d’autres. Les sommes engagées sur un Perp sont en effet déductibles des revenus. A effort d’épargne égal, on peut donc diminuer ses impôts et maximiser son revenu net.

On peut aussi envisager de ne pas réduire ses impôts mais de se procurer de nouveaux revenus peu ou pas imposés. En investissant ses économies dans un meublé (sous le statut de LMNP), un particulier pourra obtenir des loyers défiscalisés et ainsi baisser son taux moyen d’imposition.

Quelle que soit la piste suivie, mieux vaut donc ne pas se focaliser sur un montant ou un taux de réduction d’impôt, l’objectif final étant avant tout de maximiser son revenu net de fiscalité.

Gare aux mauvais calculs!

Transformer un flux d'épargne non défiscalisé en flux défiscalisé peut bien évidemment être source d'économie. Plutôt que de placer 1.000 euros sur un livret, un épargnant imposé à 30% peut par exemple verser cette même somme sur un Perp et réduire ses impôts de 300 euros, sans fournir d'effort supplémentaire.

En revanche, dans le cas d'un contribuable qui n'épargnait pas jusqu'ici, tout projet de défiscalisation nécessitera de faire un effort d'épargne. Un versement de 1.000 euros sur un Perp réduira bien l'impôt de 300 euros (dans la tranche à 30%), mais se traduira par un décaissement net de 700 euros. Autrement dit, en voulant défiscaliser, ce contribuable réduira son revenu consommable.

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