Les infrastructures, nouvelle alternative pour l’assurance-vie

Les infrastructures, nouvelle alternative pour l’assurance-vie

Des contrats d’assurance-vie proposent d’investir dans de la dette d’infrastructure, que ce soit en unité de compte ou via le fonds euros lui-même. Le point sur cette offre récente, qui doit avant tout être pensée au long terme.

Les infrastructures, nouvelle alternative pour l’assurance-vie
Crédit photo © Reuters

Après Allianz et Amundi, c’est au tour de Primonial et Oradéa d’annoncer une offre d’assurance-vie tournée de manière significative vers les infrastructures. Le groupe, qui se fait déjà remarquer entre autres dans la catégorie des fonds euros « dynamiques » avec Sécurité Target Euro, entend toucher, avec son nouveau fonds « Sécurité Infra Euro » (toujours dans la gamme Target+), une clientèle désireuse d’aider au financement d’équipements au service de la vie quotidienne. La thématique des infrastructures est large : on y retrouve les infrastructures publiques ou privées, comme les écoles ou les hôpitaux, mais aussi les télécommunications, l’environnement, les énergies conventionnelles et renouvelables, les transports… « Grâce à leur résilience vis-à-vis du contexte économique et à leur capacité à générer des revenus réguliers, ils ont vocation à dynamiser le potentiel de rendement de Sécurité Infra Euro avec un objectif de surperformer dans la durée les fonds en euros traditionnels », indique le groupe.

Investissement sur le long terme

La loi Pacte a développé la possibilité de lancer des unités de compte investies dans le non coté, comme les fonds communs de placement à risque (FCPR), support de choix du capital investissement, tourné vers les sociétés non cotées. Cette nouvelle offre lui emboîte le pas, mais attention, si on reste dans le non coté, ce n’est pas le même type d’investissement : « à la différence du private equity, les infrastructures sont un investissement à long ou très long terme, qui offre des revenus au travers de redevances », observe Cyrille Chartier-Kastler, fondateur de Good Value for Money. L'expert y voit une offre « de type épargne retraite de par son horizon d'investissement, et qui, dans le temps, devrait générer un rendement supérieur au fonds en euros classique ».

Nouvelle classe d'actifs

Dans l'offre Allianz/Meridiam, lancée l'an dernier, ou celle d'Amundi assurée par Predica, tournée vers les énergies vertes, ces investissements se retrouvent logés dans la poche en unités de compte (UC) du contrat. Or la spécificité de Sécurité Infra Euro est que ceux-ci sont adossés au fonds en euros de l’assureur. « Avec notre partenaire Oradéa, nous avons voulu donner un nouveau souffle au fonds en euros qui depuis quelques années, évolue dans un contexte difficile. C’est la raison pour laquelle nous avons réfléchi à intégrer une nouvelle classe d’actif dans ce support », explique Latifa Kamal, directrice ingénierie patrimoniale et développement produits de Primonial. Accessible à partir 10.000 euros, le support nécessite un investissement de 40 % minimum en UC, « dans une logique de diversification », selon le groupe. Il comprend pour moitié une poche infrastructures et pour l’autre une poche obligataire composée d’obligations de sociétés « présentant un niveau de risque maîtrisé afin de garantir la sécurité du portefeuille ». Un dosage « 50-50 » amené à être réévalué au fil du temps.

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Garantie en capital

L’avantage d’accéder aux infrastructures via le fonds en euros ? « Atténuer les inconvénients de ce type d’actif, comme les barrières à l’entrée ou l’illiquidité, tout en bénéficiant de la garantie en capital. En apportant de la diversification au sein de cette poche, le couple rendement-risque est donc différent d’un accès via les unités de compte », ajoute Latifa Kamal. « C’est astucieux : l’intérêt est de substituer de l’obligataire, qui ne rapporte rien dans le contexte actuel, à de l’infrastructure qui elle, va générer du rendement. Mais ce n’est pas sans risque, notamment sur le plan de la liquidité et au regard du capital requis (SCR) voulu par Solvabilité II », ajoute Cyrille Chartier-Kastler, qui y voit ni plus ni moins qu’ « un nouveau type de fonds en euros, aux côtés des fonds euros dynamiques ou immobiliers ».

A savoir

Pour Sécurité Infra Euro, compter des frais de gestion de 0,80 % pour la partie fonds en euros, et 0,98 % pour la partie en UC. Le support Sécurité Target Euro a délivré 2,28 % de rendement annuel moyen net de frais de gestion depuis sa création en 2015.

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