Ces SCPI qui pourraient tirer leur épingle du jeu après la crise

Ces SCPI qui pourraient tirer leur épingle du jeu après la crise

De plus en plus d'épargnants se tournent vers les SCPI thématiques, comme la santé ou la logistique. Pour autant, le bureau, traditionnellement plébiscité dans ce placement, ne devrait pas tirer de sitôt sa révérence.

Ces SCPI qui pourraient tirer leur épingle du jeu après la crise
Crédit photo © Reuters

Cliniques, Ehpad, entrepôts… L'heure est aux SCPI centrées sur certains types d’actifs, selon les spécialistes du secteur. « Nous avons constaté déjà depuis quelques mois un rebond des visites concernant certaines SCPI thématiques. Des clients souhaitent aller sur certaines, comme la santé, qui sont décorrélées de l’économie et pour lesquelles nous notons une hausse des souscriptions », explique Gabriela Kockova, consultante en gestion de patrimoine chez La Centrale des SCPI.

Signe de l’engouement des Français pour ce domaine, en première ligne du fait de la crise sanitaire, le site enregistre un bond de 32 % de visiteurs sur ses pages dédiées aux SCPI santé. Mais celles concernant la logistique et les entrepôts ont également enregistré une hausse de 24 % entre mai 2019 et mai 2020. « Nous avons beaucoup de demandes concernant des SCPI thématiques mais aussi diversifiées, considérées comme ayant beaucoup de latitudes, et à même de saisir pas mal d’opportunités à l’issue de la crise », indique de son côté Jonathan Dhiver, fondateur de MeilleureSCPI.com.

Interrogations sur le résidentiel

A l’inverse, d'autres thématiques, frappées de plein fouet par la crise du coronavirus, ont des perspectives incertaines. « Le commerce et l’hôtellerie de tourisme sont considérés a priori comme les premières victimes de cette crise, ces secteurs pâtissent d’une demande qui va faiblir », analyse Daniel While, directeur du département recherche et stratégie de Primonial REIM. Une question demeure concernant le résidentiel corrélativement à la montée du chômage, alors que les prévisionnistes tablent sur 900.000 chômeurs d'ici la fin de l'année : « selon la réponse apportée par les pouvoirs publics, il pourrait se passer la même chose qu’en 2008, à savoir une légère baisse des prix des logements, suivie d’un rebond, en sachant que le secteur est marqué par un déficit structurel d’offre, creusé par l’arrêt de la construction durant la crise », selon Daniel While.

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La fin du bureau, pas pour tout de suite

Le bureau, chouchou de longue date des SCPI, est aussi sur la sellette selon certains observateurs. Pour autant, il est trop tôt pour sonner le glas de cet actif du fait de l’essor du télétravail après la crise sanitaire. « Il me semble que c’est une utopie, on a toujours besoin du bureau même si les usages sont amenés à évoluer », estime pour sa part Jonathan Dhiver. Un avis que l'on partage chez Primonial : « La réalité, c’est qu’on va demander aux entreprises de dédensifier les bureaux, de dégager plus d’espace, d’avoir moins d’open-spaces surpeuplés. Plus qu’un remplacement du bureau, il devrait y avoir un redéploiement en intégrant le coworking et le télétravail », abonde Daniel While.

Les rendements orientés à la baisse

De fait, les observateurs ne le cachent pas, même si le report à nouveau des bénéfices va permettre d’amortir le choc des suspensions de loyers, la baisse des rendements devrait bien être au rendez-vous dans le sillage de la crise sanitaire. Et ce sont les petites structures qui sont en première ligne. « Il y a des reports de loyers, principalement dans les TPE. Or les principales entreprises des SCPI sont de taille plus importante. », indique Gabriela Kockova. Mais la dégringolade ne fait pas, pour le moment du moins, partie des options. « Les rendements ne vont pas chuter. Il y a certes eu un ralentissement au premier trimestre dû aux mesures sur les loyers, mais cela ne signifie pas qu’ils ont été supprimés. Il devrait y avoir rapidement un rattrapage », explique-t-on à La Centrale des SCPI. Le taux de distribution attendu devrait ainsi se situer autour de 4 %, selon les prévisions, en baisse de 0,5 % environ comparé aux rendements de l’an passé, ce qui reste toutefois un bon niveau comparé à d’autres placements. « A court terme, on observera seulement l’effet du report des loyers. Mais comment les SCPI supporteront-elles le choc à plus long terme ?, s'interroge Daniel While. Les politiques d’investissement des sociétés de gestion, la solidité de leurs locataires et des emplacements feront la différence. Les grandes entreprises, qui ont de la trésorerie devraient tirer leur épingle du jeu ».

Une solution pour « lisser les cycles des marchés »

Quoi qu'il en soit, chez MeilleureSPCI.com, on estime que l’heure est plus que jamais aux versements programmés. Une technique permettant aux épargnants de procéder à des versements à la périodicité qui leur convient : mensuelle, trimestrielle, semestrielle voire annuelle. « Cette solution permet à tous d'investir régulièrement, en fonction de son budget et à son propre rythme », selon le site, l’investisseur étant entièrement libre de verser le montant de son choix pour de nombreuses SCPI et d’arrêter celui-ci lorsqu’il le souhaite, ce qui permet en outre, en cas de coup dur du secteur, de « lisser les cycles des marchés ». En attendant, l'absence de cessions massives de parts contribue à ne pas déstabiliser le jeu. « Les Français ont compris que l’immobilier était un placement d’équilibre, et pour le long terme. Si on n’assiste pas à la mutation de cette crise économique en crise de liquidité, l’immobilier devrait bien la traverser relativement aux autres classes d’actifs », veut croire Daniel While.

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