Décryptage : tout savoir sur les obligations

Décryptage : tout savoir sur les obligations

Les mécanismes du marché des obligations sont souvent méconnus des particuliers. Il convient donc avant de se lancer de se pencher sur les spécificités de ces produits.

Décryptage : tout savoir sur les obligations
Crédit photo © Reuters

Fonds, livrets, plans d'épargne et actions constituent l'essentiel des supports utilisés par les épargnants. Mais parfois, il arrivent aussi que les particuliers soient démarchés pour s'engager dans un placement obligataire. Or, du fait de leur rareté, les obligations ont un fonctionnement souvent méconnu de nombreux Français. L'Argent & Vous a donc décidé de faire le tour de la question.

Qu’est-ce qu’une obligation ?

Contrairement à l’action, qui est un titre de propriété, l’obligation est un titre de créance. Ainsi, l’opération revient pour l’investisseur à prêter une somme déterminée à l’entreprise sur une durée définie. Le prêt ne sera remboursé qu’à l’échéance (des options de remboursement anticipé existent). Sur la période, l’entreprise qui emprunte paiera un coupon annuel (intérêt), la plupart du temps fixe. Comme toute opération de prêt, l’achat d’une obligation comporte donc un risque : celui que l’entreprise ne puisse rembourser les sommes qui lui ont été prêtées.

Quel coupon ?

S’agissant d’un prêt, le niveau du coupon est étroitement lié au risque. Généralement, on compare le taux offert à celui des placements sans risque à même échéance (obligations d’Etats). L’écart entre les deux taux constitue la prime de risque que demande l’investisseur pour prêter à l’entreprise. Ainsi, plus le taux est élevé, plus l’obligation est réputée risquée.

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Le coupon (généralement fixe) est déterminé à l’avance pour toute la durée de vie de l’obligation par rapport à son nominal. Par exemple, une obligation émise à 100 euros de nominal avec un rendement de 5%, servira chaque année 5 euros d’intérêt, quel que soit l’évolution de son prix. Il existe plus rarement des obligations indexées dont le coupon peut varier selon des critères définis à l’avance (inflation par exemple).

Prix de l’obligation

Le nominal est la valeur de référence de l’obligation, et correspond la plupart du temps à son prix d’émission. Mais par la suite, une fois le titre coté sur un marché, le prix de l’obligation pourra évoluer à la hausse ou à la baisse en fonction de la confiance accordée à l’entreprise mais aussi du niveau des taux. La cote peut être exprimée en devise mais elle est le plus souvent donnée en pourcentage du nominal. Ce qui facilite les comparaisons.

Par exemple, si une obligation de 100 euros de nominal cote 106%, cela signifie que cette obligation a aujourd’hui une valeur de 106 euros (hors coupon couru). Si le coupon servi est de 4,5 euros, un investisseur ayant acheté l’obligation au pair aura bien un rendement annuel de 4,5% correspondant au taux nominal. En revanche un investisseur achetant à 106 euros sur le marché aura un rendement inférieur. Et il devra intégrer dans ses calculs qu’à l’échéance, l’obligation ne lui sera remboursée qu’au pair (à la valeur du nominal).

Ainsi, plus le prix d’une obligation augmente, plus son rendement baisse. A l’inverse, un prix en recul fait grimper le rendement (car cela traduit une prise de risque plus importante).

Gain potentiel

Avec une obligation, l’investisseur peut prévoir à l’avance ce qu’il encaissera (sauf à ce que l’entreprise fasse faillite). Ainsi, il peut opter pour la conservation de son obligation jusqu’à l’échéance avec un rendement connu.

Il peut aussi revendre l’obligation sur le marché avant l’échéance avec une possibilité de plus-value si son prix est monté. Il faut toutefois noter que la liquidité sur le marché des obligations de PME peut être bien inférieure à la liquidité du marché des actions.

Fiscalité

Comme les revenus de l’épargne, les coupons sont des intérêts. Depuis 2018, ils sont donc soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30%. Le bénéficiaire peut aussi choisir d'être imposé au barème selon son taux marginal (en plus des prélèvements sociaux à 17,2%). Il est donc essentiel de tenir compte de la fiscalité pour évaluer le rendement net d’une obligation.

Exemple

Un investisseur ayant acheté une obligation au pair bénéficie d’un rendement de 4,5% brut. Après application dur PFU de 30%, son rendement net sera de 3,15%.

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