« Sell in may… » : décryptage d’un vieil adage boursier

« Sell in may… » : décryptage d’un vieil adage boursier

Une formule bien connue des marchés suggère de vendre en mai et de ne réinvestir qu’à l’automne. L’Argent & Vous a vérifié si cela était pertinent d’un point de vue historique.

« Sell in may… » : décryptage d’un vieil adage boursier
Crédit photo © Reuters

« Sell in may and go away ». La formule a été maintes fois reprise sur les marchés. Traduite en Français, elle suggère de vendre en mai et… d’aller voir ailleurs. Cela signifie-t-il que les mois de mai sont traditionnellement mauvais en Bourse ? En mai 2018, le CAC a en effet perdu un peu plus de 2%. Mais cela suffit-il à faire une règle ? Pas vraiment, car l’une de nos analyses passées a montré que le mois de mai se situait dans la moyenne en matière de performances boursières mensuelles.

Il faut toutefois préciser que l’adage ne conseille pas seulement de vendre en mai. La croyance anglo-saxonne indique aussi de ne pas revenir avant le mois de septembre (St Leger’s day) voire le mois de novembre (pas avant Halloween).

Sortie en mai et revenir en novembre ?

Concrètement, il conviendrait donc de rester hors du marché de mai à octobre et de n’investir que de début novembre à fin avril. Sur l’année écoulée, cela s’est vérifié. Du 1er novembre 2018 au 30 avril 2019, le CAC a par exemple gagné 9,7%, alors que durant les six mois précédents (mai 2018-octobre 2018), il a perdu 7,7%. Ceci étant, en 2017, investir sur le CAC de mai à octobre n’aurait pas été un mauvais pari, l’indice ayant alors progressé de +4,4%.

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Sur une période courte et récente, les résultats ne sont donc guère probants. Mais un adage ne doit-il pas être regardé sur une longue période ? C’est ce que nous avons fait en 2014 en analysant des données fournies par PrimeView et couvrant 26 années boursières (de 1988 à 2013).

Les résultats de ce travail sont pour le moins étonnants. Ils montrent en effet que sur la période étudiée, un investisseur présent sur le CAC uniquement de novembre à avril aurait obtenu un rendement annuel moyen de 9,22% (dividendes réinvestis) alors qu’un investisseur engagé de mai à octobre n’aurait obtenu que 0,3% par an.

Quelle justification ?

Si en dépit d’exceptions ponctuelles, l’adage boursier anglo-saxon semble se vérifier sur longue période, reste à savoir ce qui le justifie. Faut-il établir un lien avec la saison de publication des résultats annuels ? Le versement des dividendes au printemps réduit-il l’intérêt des investisseurs pour les actions après le mois de mai ? Force est de constater qu’aucune explication ne fait l’unanimité concernant les raisons de cet écart de performances historiques.

Pour certains, la raison serait tout simplement à rechercher du côté des moindres volumes d’échanges observés en été et à même d’accroître la nervosité sur les marchés.

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