Assurance-vie : dynamiser son contrat sans prendre de risque devient difficile

Assurance-vie : dynamiser son contrat sans prendre de risque devient difficile

En principe, un épargnant peut miser sur des supports à risque tout en sécurisant à terme son capital de départ. Mais avec des taux au plancher, cela apparaît de plus en plus compliqué.

Assurance-vie : dynamiser son contrat sans prendre de risque devient difficile
Crédit photo © Reuters

Peut-on doper le rendement de son assurance-vie sans mettre en péril son capital de départ ? Sur le papier, cette stratégie est parfaitement applicable. S’il connaît dès le départ son horizon de placement, un épargnant peut en effet n’engager qu’une fraction de son capital sur des supports sécurisés (des fonds en euros) et placer le reste sur des supports plus « offensifs ».

Imaginons qu’on puisse s’assurer un rendement sans risque de 2,5% sur 8 ans. Il suffit alors de placer 82,07% de son épargne à ce taux pour être certain de retrouver l’intégralité de sa mise au bout de 8 ans. Le reste (soit 17,93% du capital) peut être engagé sur des actifs plus dynamiques dans l’optique de « booster » les performances de son contrat (voir tableau en bas de page).

Des taux trop faibles

C’est sur ce principe qu’ont été bâtis les contrats dits « euro-croissance ». Reste que cette stratégie nécessite d’avoir un horizon assez long et surtout des taux sans risque suffisamment élevés. Or, actuellement, les taux sont au plancher, rendant beaucoup moins évidente la diversification sans prise de risque.

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En 2018, les fonds en euros devraient avoir servi en moyenne 1,6%. En envisageant un taux sans risque de 1,6% également dans la durée (soit 1,3% net de prélèvements), il faudrait isoler 93,75% de ses fonds sur 5 ans ou 90,2% sur 8 ans pour avoir l’assurance de retrouver sa mise. Les possibilités de diversification se révèleraient dès lors très minces.

Un surplus de performance peu attractif

Reprenons cet exemple en supposant que la part diversifiée (9,8% du capital) rapporte 5% bruts chaque année. Au bout de 8 ans, le gain total offert par le contrat (net de prélèvements) serait de seulement 13,7%... Cela correspondrait à un rendement annuel moyen de 1,62%, finalement peu éloigné du taux sans risque retenu comme hypothèse (1,3% net de prélèvements).

Ces chiffres prouvent qu’il est aujourd’hui impossible de dégager du rendement sans mettre en risque au moins une partie de son capital (d’autant plus si l’horizon de placement est inférieur aux 8 ans généralement retenus pour l’assurance-vie). Entre sécurité et rendement, il faut donc choisir...

Part du portefeuille ouverte à la diversification si l'on veut sécuriser son capital à terme (le reste étant placé sans risque sur un fonds en euros)
*Moyenne du marché en 2018, L'Argent & Vous
Taux du fonds en euros net de prélèvements sociaux
1%1,3%*1,5%2%
Sur 5 ans4,85%6,25%7,17%9,43%
Sur 6 ans5,80%7,46%8,55%11,20%
Sur 7 ans6,73%8,64%9,90%12,94%
Sur 8 ans7,65%9,82%11,23%14,65%
Sur 9 ans8,57%10,97%12,54%16,32%
Sur 10 ans9,47%12,12%13,83%17,97%
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