Agences bancaires : l’inévitable réduction de la voilure

Agences bancaires : l’inévitable réduction de la voilure

L’exemple du groupe BPCE, qui veut fermer 400 agences d'ici 2020, n’est que la partie émergée de l’iceberg. En 9 ans, la France a déjà perdu 2.800 agences bancaires. Explications...

Agences bancaires : l’inévitable réduction de la voilure
Crédit photo © Reuters

Fermer 400 agences d’ici à 2020. Tel est le projet du groupe BPCE (Banque Populaire-Caisse d'Epargne). Ainsi 5% des 8.000 agences actuelles devraient disparaître.

Cet exemple est pourtant loin d’être un cas isolé. Selon les dernières données disponibles auprès de la Banque de France, le paysage bancaire français a déjà perdu 439 agences en 2015. Sur 7 ans (de 2006 à 2015), ce sont même 2.779 agences qui ont disparu (voir tableau). Ainsi, on comptait 1 agence pour 1.796 habitants en 2015, contre 1 agence pour 1.585 habitants en 2006.

Un mouvement appelé à se poursuivre

Deux phénomènes peuvent expliquer cette tendance. D’un côté, avec le développement des services bancaires en ligne, les clients sont de moins en moins nombreux à fréquenter les agences. D’après une enquête de Panorabanques, la part de clientèle ne s’étant pas rendue en agence est par exemple passée de 24% à 27% entre 2013 et 2014.

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De l’autre côté, les banques adaptent leurs structures à ces nouveaux comportements et cherchent à réduire le coût de leur présence sur le territoire.

On peut donc logiquement s’attendre à ce que les banques continuent à réduire la voilure dans les années à venir. Reste simplement à savoir si le rythme d’allègement du maillage territorial va se maintenir ou s’accélérer. De fait, de 2006 à 2015, le secteur bancaire a perdu environ 0,8% de ses agences chaque année. Or, avec son projet, le groupe BPCE prévoit une cadence deux fois plus élevée pour son propre réseau dans les trois ans à venir.

Des agences moins nombreuses mais plus grandes

Notons toutefois que si le nombre d’agences tend à diminuer, celles qui restent prennent progressivement du poids. En 2006, une agence gérait en moyenne 1.838 comptes et moins de 12 millions d’euros de dépôts. En 2015, l’agence type comptait 2.199 comptes et plus de 20 millions d'euros de dépôts. Même chose du côté du personnel. En 7 ans, l’effectif moyen d’une agence est passé de 4,8 personnes à 5 personnes.

Peut-on alors parler de désengagement ? Les chiffres tendent plutôt à montrer que les banques sont surtout dans une logique de concentration autour d’agences couvrant une plus grande zone de chalandise. A priori, l’agence du futur sera donc plus grande que l’agence actuelle... et certainement plus automatisée pour les opérations courantes, les salariés étant de plus en plus affectés aux fonctions de conseil.

Les agences bancaires en France
*BdF **Calculs L'Argent & Vous d'après FBF
201520132012...2006
Agences*37.08437.76737.930...39.863
Comptes*81,58 m79,48 m78,38 m...73,27 m
Dépôts*776,9 Md€630,1 Md€600,8 Md€...466,4 Md€
Nombre d'habitants par agence**1.7961.7351.720...1.585
Nombre de comptes par agence**2.1992.1052.067...1.838
Dépôts par agence**20,9 m€15,5 m€14,8 m€...11,7 m€
Effectifs moyens par agence**5--...4,8
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