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Alors que la Fondation Jean-Jaurès pousse à la mise en place d’un revenu de base pour tous en France, les Suisses sont appelés à voter sur le sujet ce week end.
Attribuer à chaque citoyen un revenu plancher quel que soit son statut ou son niveau de revenus… Pour beaucoup, cela tient encore de l’utopie. Mais force est de constater que l’idée fait peu à peu son chemin en Europe.
750 euros par mois en France ?
La semaine dernière, la Fondation Jean-Jaurès a publié une étude dans laquelle elle explique qu’il serait tout à fait envisageable de verser 750 euros à chaque Français. Ce revenu universel viendrait se substituer à la quasi-totalité des prestations sociales actuelles et permettrait à chacun de pouvoir faire face en toutes circonstances à ses charges courantes (notamment de logement).
En tout cas, il n’y a pas que dans l’Hexagone que le revenu universel a ses adeptes. Nos voisins suisses ont même avancé plus vite que nous sur cette question puisqu’ils sont invités à se prononcer ce week-end sur la mise en place d’un revenu de base inconditionnel (RBI). Il est d’ailleurs intéressant de noter que ses promoteurs sont plutôt d’inspiration libérale.
Un vote en Suisse
Ici, l’idée directrice est globalement la même à la différence près qu’il s’agirait d’offrir un minimum de revenu de 2.500 francs suisses (2.260 euros) aux adultes, soit 13% de plus que le seuil de pauvreté local. Concrètement, les personnes sans revenus toucheraient 2.500 francs suisses et celles qui ont des revenus inférieurs à ce seuil percevraient un complément à concurrence de 2.500 euros.
Dans un monde où la création de richesse est de plus en plus automatisée (via des robots), les partisans du RBI estiment qu’il permettrait une redistribution plus équitable de la richesse créée. Certes, à en croire la presse locale, le RBI n’a aucune chance d’être adopté dans 5 jours par les Suisses. Mais ses défenseurs pensent que cette votation installe le débat et que dans quelques années l’idée aura fait son chemin.
Pas d’exemple mais des expérimentations à venir
Reste tout de même deux inconnues de taille. La première concerne le financement de la mesure et la seconde ses conséquences sur l’économie (consommation, marché du travail, croissance…).
Même en réaffectant certaines dépenses sociales, la mise en place d’un revenu universel nécessiterait d’alourdir la fiscalité. La Fondation Jean-Jaurès parle par exemple d’une hausse de TVA de 2 points pour la France.
Quant aux implications économiques, les avis sont d’autant plus partagés qu’aucun pays au monde n’a pour l’instant exploré cette voie du revenu universel.
Tous les regards sont donc tournés vers la ville d’Utrecht aux Pays-Bas mais aussi vers la Finlande. Des expérimentations doivent y être menées prochainement et les résultats permettront certainement d’y voir plus clair.
