Selon les estimations de la Cnaf, la moitié des familles perdantes se situent parmi les 30% de ménages les plus aisés. Leur perte moyenne sera de 67 euros par mois
860 millions d’euros. C’est le montant des économies annuelles qui devraient être réalisées au travers des dernières réformes de la politique familiale. Il est vrai que les changements ont été nombreux que ce soit sur le plan social ou fiscal. D’un côté, le quotient familial a été raboté, le barème de la Paje a été modifié et le gouvernement a opté pour une modulation des allocations familiales (applicable dès cet été). De l’autre, des mesures ont été prises pour aider les foyers les plus modestes : majoration du complément familial et revalorisation de l’ASF entre autres.
Une fois atteint le plein effet de ces mesures, il y aura donc des gagnants... et des perdants. La Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) vient de donner son évaluation.
3,2 millions de perdants
Parmi les 10,5 millions de foyers avec enfants (en métropole), la Cnaf estime que 3,2 millions seront perdants (soit 30% des familles). La moitié des familles pénalisées appartiennent aux 30% de foyers les plus aisés, souligne la Cnaf.
En moyenne, la perte sera de 67 euros par mois (soit 804 euros par an). Mais les chiffres seront très variables selon les cas. Par exemple, 37% des couples avec un enfant seront perdants. Ils auront un manque à gagner moyen de 40 euros par mois. Mais pour les couples avec trois enfants qui feront les frais des réformes (36% des couples avec 3 enfants), la sanction sera plus lourde : 125 euros par mois en moyenne.
2,1 millions de gagnants
A l’autre bout de l’échelle, 2,1 millions de foyers profiteront des changements en matière de politique familiale, dont 6 sur 10 appartenant aux 20% de ménages les plus pauvres. Le gain moyen sera de 67 euros par mois (804 euros par an).
Les tableaux de la Cnaf montrent notamment que 60% des parents isolés avec 2 enfants ressortiront gagnants des réformes, avec un surplus moyen de 83 euros par mois.
Une courbe aplanie
Traditionnellement, les avantages familiaux constituent une courbe en U. Autrement dit, le montant moyen par enfant des avantages accordés est très élevé chez les ménages modestes et chez les ménages aisés, le creux de la courbe correspondant aux classes moyennes.
La Cnaf estime que la courbe va s’aplanir, du fait de la réduction des aides aux ménages les plus riches... même si les avantages des ménages aisés resteront un peu supérieurs à ceux des classes moyennes.
Rappelons enfin que d’après l’étude de la Cnaf, une famille sur deux ne sera pas concernée par la réforme de la politique familiale.
Source : Cnaf | ||||
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Ménages perdants | Ménages gagnants | |||
Part de familles | Perte mensuelle moyenne | Part de familles | Gain mensuel moyen | |
Isolé 1 enfant | 6% | -40 € | 40% | +42 € |
Isolé 2 enfants et plus | 8% | -83 € | 60% | +83 € |
Couple 1 enfant | 37% | -34 € | 10% | +47 € |
Couple 2 enfants | 40% | -70 € | 7% | +61 € |
Couple 3 enfants et plus | 36% | -125 € | 24% | +96 € |
Ensemble des familles | 30% | -67 € | 20% | +67 € |