D’après la Fondation de France et le CERPhi, les Français sont aussi généreux individuellement que les Britanniques. En revanche, ils sont moins nombreux à donner
Les Français sont-ils généreux ? Cela semble être le cas au vu des résultats d’une étude commune de la Fondation de France et du CERPhi menée sur 9 pays. Le don moyen des foyers français est estimé à 400 euros par an. Un chiffre qui positionne le pays au second rang, loin devant la Suisse (314 euros) et juste derrière le Royaume-Uni (402 euros).
La carotte fiscale a une influence
Pour les auteurs, cela n’est guère surprenant car si la fiscalité n’est pas le moteur du don, elle a indéniablement une incidence favorable. Or, la France et le Royaume-Uni sont les deux pays où les incitations fiscales aux dons sont les plus avantageuses.
Rappelons qu’en France, il est possible de déduire de ses impôts 66% des sommes versées (dans la limite de 20% du revenu imposable). Pour les organismes d’aide aux personnes en difficulté (comme les Restos du Cœur par exemple), la déduction peut même grimper à 75% (jusqu’à 526 euros versés).
Moins de donateurs en France que dans les autres pays
Ce bilan mérite toutefois d’être nuancé. Car si les donateurs français sont généreux, ils sont en revanche peu nombreux... beaucoup moins en tout cas que dans d’autres pays.
Dans l’Hexagone, ils sont environ 5,5 millions. Ce qui limite le montant cumulé de leurs dons à un peu plus de 2,2 milliards d’euros. A titre de comparaison, les Allemands, bien que versant moins à titre individuel (189 euros), sont loin devant avec un total de dons de 4,16 milliards d’euros. Et ce n’est rien par rapport aux Britanniques qui dominent largement le bilan en Europe avec l’équivalent de 11,5 milliards d’euros (via plus de 28 millions de donateurs).
Un système britannique incitatif
Bien sûr, la comparaison doit aussi tenir compte de la puissance économique de chaque pays. Mais là encore la France est plutôt en retrait. Les dons représentent 0,11% du PIB, contre 0,15% en Allemagne, 0,16% en Italie, 0,29% aux Pays-Bas et 0,56% outre-Manche.
Pour la Fondation de France et le CERPhi, les raisons de la générosité collective des Britanniques sont peut-être à chercher du côté des méthodes de dons. Ils peuvent en effet faire verser leurs dons directement par leur employeur (qui les déduit des salaires) grâce au mécanisme de Payroll Giving. L’impôt prélevé à la source tient également compte des dons, ce qui peut rendre le geste plus indolore.
