Marre de consommer et pas vraiment confiant dans les voitures électriques ? Peugeot et Renault préparent une solution après avoir compris que l’essence a encore un bel avenir, à condition que la consommation se fasse presque oublier…
Les deux constructeurs français préparent chacun des voitures qui ne consomment pas plus qu’un Solex. Pour Renault, le prototype Eolab est une petite révolution dans la stratégie 100% électrique de la marque au losange et son opposition au concurrent PSA qui a fait le choix des moteurs hybrides (carburant+électrique). Renault vient en effet de dévoiler un prototype de voiture hybride dotée d’un moteur essence et d’un moteur électrique rechargeable sous l’appellation «Z.E. Hybrid».
Eolab contre 208 HYbrid Air
Baptisé Eolab, ce prototype Renault est d’ailleurs un pied de nez à la Peugeot 208 HYbrid Air, présentée comme la première voiture hybride à consommer moins de 2 litres aux 100 km grâce à un fonctionnement à l’air comprimé et l’essence. Or avec Eolab, Renault annonce une consommation de seulement 1 litre ! Au-delà des enjeux de communication autour de ces deux projets, la consommation de ce type de voiture dépendra toujours étroitement de leur usage et de la sollicitation des moteurs. L’Eolab ou la 208 HYbrid Air disposent de plusieurs mode de conduite permettant de rouler uniquement à l’électrique ou à l’air ou à l’aide des deux moteurs, le tout en fonction de la vitesse ou du type de trajets.
Pas avant 2020
Renault et PSA ont élaboré ces deux démonstrateurs dans le cadre du programme public «véhicule 2l/100km pour tous» lancé dans le cadre du plan «Nouvelle France Industrielle» à l’horizon 2020. Si PSA retient cet horizon de temps (2020) pour espérer commercialiser des voitures fonctionnant à l’air comprimé et l’essence, Renault se laisse davantage de temps en annonçant un délai de 10 ans avant de fabriquer ce type de véhicule en grande série, soit pas avant 2024. Mais d’ici là, Renault comme PSA devraient en profiter pour intégrer progressivement certaines avancées technologiques dans leur gamme.
Partenaires industriels
La Peugeot 208 HYbrid ou la Renault Eolab ont beaucoup de points communs, toute deux font appel à un petit moteur essence 3 cylindres, récupèrent de l'énergie au freinage et à la décélération, font appel à des matériaux plus légers comme l’aluminium et disposent d’un aérodynamisme très «pointu». Les deux constructeurs français ont fait appel aux compétences d’équipementiers comme Michelin. Faurecia fournit par exemple les sièges ultra légers de l’Eolab et Saint-Gobain ses vitres spécifiques. Pour la Peugeot, Bosch est un partenaire clé de la mise au point du système hybride.
Des nouvelles technologies déclinables
Eolab, annoncée 20% plus légère qu’une Clio 4, pousse un peu plus loin la recherche de nouvelles technologies avec par exemple une assiette variable (les suspensions descendent en fonction de la vitesse), un toit en magnésium d’à peine 4 kg ou des volets mobiles aérodynamiques situés sur le bouclier arrière. Sur la Peugeot 208 HYbrid, ne cherchez pas les rétroviseurs, ils sont remplacés par des caméras…
Autonomie
Constatant que la plupart des hybrides du marché sont aujourd’hui des véhicules des segments supérieurs avec des prix de vente supérieurs à 40 000 euros, Renault entend réaliser «une voiture à deux moteurs au prix d'un seul moteur». Au-delà du prix de vente, l’avantage de ce type de véhicules provient de leur autonomie théorique à se recharger toutes seules, au moins sur des petits trajets. Et si ce n’est pas le cas, le réservoir d’essence reste l’argument rassurant alors que les limites du réseau français de bornes de recharges électriques constituent toujours un frein au développement des voitures 100% électriques.
