Des députés PS présentent à Matignon un plan alternatif afin d’éviter une désindexation des pensions les plus modestes. Mais quel que soit le résultat, l'impact sur le pouvoir d'achat sera limité en 2014
Le bras de fer est engagé. Critiques à l’égard du plan d’économie de 50 milliards d’euros dévoilé par Manuel Valls, des députés PS ont décidé de passer à l’offensive en présentant ce mardi au Premier ministre un programme alternatif.
L’objectif est notamment d’éviter que le gel des prestations sociales pèse trop lourd sur les ménages les plus modestes. Emmenés par la rapporteure générale du Budget à l’Assemblée, Valérie Rabault, les parlementaires ciblent donc clairement le gel des retraites annoncé la semaine dernière.
Rappelons que Manuel Valls a indiqué que les retraites de base ne seraient pas revalorisées jusqu’en octobre 2015. Un coup dur pour les retraités sachant qu’un gel a aussi été décidé au 1er avril dernier pour les prestations complémentaires Agirc et Arrco.
Pour l’heure seul l’Aspa (ex-minimum vieillesse) doit bénéficier d’une revalorisation en octobre prochain, aux alentours de 800 euros.
Peu de détails pour l’heure
Les députés de la majorité estiment de leur côté qu’il est également possible d’augmenter les petites retraites en faisant des économies par ailleurs : par exemple sur le pacte de responsabilité pour les très grandes entreprises.
Jusqu’à quel seuil souhaitent-ils soutenir les retraites ? Aucun détail n’a pour l’heure été donné. Mais si la proposition retient l’attention de Matignon, les curseurs devront être positionnés rapidement puisque le plan d’économies doit être présenté mercredi en conseil des ministres et soumis aux députés la semaine prochaine.
Un effet limité sur le pouvoir d’achat
En tout cas, que les petites pensions bénéficient ou non d’un coup de pouce, l’impact sur le pouvoir d’achat restera limité. L’Argent & Vous a effectué la semaine dernière des simulations sur un retraité tirant 70% de sa pension du régime de base et 30% de l’Arrco. Or, ces calculs montrent que le pouvoir d’achat de ce retraité-type baissera de 0,8% en 2014 sans revalorisation... et de 0,7% avec une revalorisation à l’inflation. Soit un écart de 0,1 point seulement.
De fait, cette année, les retraités paieront quoi qu’il en soit le prix du décalage de la date de revalorisation (d’avril à octobre) et celui du gel des prestations complémentaires. L’effet d’une non-revalorisation pourrait en revanche être beaucoup plus sensible sur l’année 2015.
