Son président Pierre Gattaz souhaite un « Smic intermédiaire » permettant aux jeunes ou aux demandeurs d’emploi de trouver un travail. Mais en la matière, d’autres initiatives ont déjà échoué.
La semaine dernière, le Premier ministre a annoncé la suppression des cotisations patronales à l’Urssaf au niveau du Smic à compter de 2015. Ceci étant, le Medef veut aller plus loin. Dans son point presse mensuel, le président du patronat Pierre Gattaz a proposé l’instauration d’un salaire transitoire au-dessous du Smic.
Objectif : lutter contre le chômage en permettant à des jeunes et à des demandeurs d’emploi de retrouver le chemin de l’activité. L’idée consisterait donc à offrir une porte d’entrée dans l’entreprise pendant un temps donné (par exemple un an) en échange d’une rémunération moins élevée que le Smic, actuellement de 1.445,38 euros bruts par mois.
Faudrait-il un rabais de 10%, voire de 20% comme celui en vigueur aujourd’hui pour les employés de moins de 17 ans ? Pierre Gattaz n’a pas donné de détails sur le seuil voulu.
En tout cas, si cette proposition risque de faire réagir, elle vient faire écho à celle de Pascal Lamy. L’ancien directeur général de l’OMC a en effet indiqué récemment être favorable à la mise en place d’emplois payés en dessous du Smic pour débloquer la situation.
Du côté du Medef on se défend de vouloir promouvoir un nouveau Smic jeune. Mais cette idée n’est évidemment pas sans rappeler les précédentes tentatives en la matière, sous les gouvernements de Dominique de Villepin ou d’Edouard Balladur. En 1993, le gouvernement Balladur avait ainsi mis en œuvre le CIP (réservé aux moins de 26 ans et payé 80% du Smic) avant de faire marche arrière sous la pression de la rue.
