Enseignement, santé, vieillesse : la dépense publique française jugée inefficace

Enseignement, santé, vieillesse : la dépense publique française jugée inefficace

Un rapport de France Stratégie souligne que ces trois postes s’avèrent beaucoup plus coûteux en France qu’ailleurs en Europe... pour des résultats très mitigés

Enseignement, santé, vieillesse : la dépense publique française jugée inefficace
Crédit photo © Reuters

La France est-elle atteinte de la maladie de la dépense publique ? Selon un rapport de France Stratégie, le pays se situe en tout cas en tête en Europe sur ce critère. La dépense primaire (hors intérêts de la dette) atteint en effet 54% du PIB, alors que la zone euro affiche une moyenne de 47%. Dans l’Union européenne, seuls deux pays sont au-dessus : la Finlande et le Danemark.

24,4% du PIB pour la protection sociale

Dans le détail, le think tank constate que l’écart provient notamment de trois postes principaux. Avec 24,4% du PIB, la dépense de protection sociale dépasse de 3,8 points la moyenne européenne. Dans l’enseignement (6,1%), l’écart est de 1,1 point. Enfin, la santé coûte également cher avec 8,3% du PIB, soit 0,9 point de plus qu’ailleurs en Europe.

Le rapport va même plus loin en soulignant que la vieillesse (13,8% du PIB) capte la majeure partie du budget protection sociale et se démarque ainsi nettement de la tendance européenne. Côté enseignement, c’est le secondaire (2,4% du PIB) qui explique une bonne partie de l’écart avec l’Europe.

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Une analyse croisée entre dépense et résultats obtenus

Bien entendu, analyser uniquement la dépense brute n’éclaire pas vraiment le débat. Un pays peut dans l’absolu dépenser plus que ses voisins... et obtenir de meilleurs résultats. D’après France Stratégie, ce n’est toutefois pas le cas de la France concernant les postes évoqués précédemment.

Exemple avec la vieillesse. Le think tank a rapporté la dépense dédiée aux objectifs en la matière (assurer un bon revenu de remplacement, réduire les inégalités et limiter la pauvreté). Or, il ressort de cette étude comparative que la France est clairement dans la zone d’inefficience.

Le score en matière d’enseignement n’est guère plus flatteur. Compte tenu de la dépense affectée, la qualité de l’enseignement français (score Pisa, taux de décrochage, nombre de diplômés) reste faible. A titre d’exemple, la Suède fait aussi bien avec pourtant un budget relatif deux fois moins élevé.

Quant à la santé, la France est moins éloignée de la zone d’efficience, mais reste tout de même sous la limite. Là encore, le pays supporte mal la comparaison avec la Suède. Cette dernière atteint le même score que la France à l’Euro Health Consumer Index avec un budget de 7% du PIB contre 8,3% en France.

Des améliorations possibles

Pour France Stratégie, il existe donc des marges de manœuvres dans ces trois domaines. Le rapport estime par exemple que la dépense de santé gagnerait à être moins « hospitalo centrée ». En matière d’enseignement, elle pointe la politique du redoublement très développée en France (2 milliards d’euros de coût par an). Ses conclusions sont en revanche plus prudentes en matière de vieillesse car la répartition entre dépense publique et dépense privé est très variable en Europe et rend de ce fait les comparaisons plus difficiles.

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