Emploi : les cœurs d’agglomérations concentrent les meilleurs postes

Emploi : les cœurs d’agglomérations concentrent les meilleurs postes

D’après une étude de Terra Nova et Jobijoba, les villes au centre des aires urbaines dominent le marché de l’emploi que ce soit en termes de quantité ou de qualité. Les salaires y sont par exemple plus élevés

Emploi : les cœurs d’agglomérations concentrent les meilleurs postes
Crédit photo © Reuters

Comment se répartissent les offres d’emploi au sein des grandes aires urbaines françaises ? C’est la question à laquelle a cherché à répondre Terra Nova. Pour l’occasion, le think tank s’est associé au site spécialisé Jobijoba afin d’analyser 6 millions d’offres au sein de 15 agglomérations. Les résultats ont ensuite été répartis selon la nomenclature suivante : ville-centre (commune au cœur de l’agglomération), banlieue, couronne périurbaine (zone la plus éloignée du centre).

50% à 60% des offres dans le centre

Premier constat, si les populations ont été attirées par les couronnes périurbaines depuis 20 ans, l’emploi reste concentré dans le cœur des villes. Pour preuve, les «ville-centre » regroupent un quart de la population des grandes agglomérations et ne représentent que 3% à 4% de leur superficie. Mais, elles proposent en général entre 50% et 60% des offres d’emploi. La proportion est par exemple de 66% à Lille et de 69% à Montpellier et à Nantes.

Si l’on ajoute les offres de la deuxième ville de l’agglomération (en termes d’emploi), les résultats sont encore plus spectaculaires. La proportion grimpe par exemple à près de 71% à Lille-Roubaix et à 74% à Nantes-Saint-Herblain.

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Des salaires plus élevés

Les cœurs d’agglomérations ne se contentent pas de dominer le marché en termes de quantité d’offres. Ils proposent aussi les emplois les plus stables et les mieux rémunérés.

Dans les ville-centre, un peu moins de 35% des offres concernent des CDD ou de l’intérim. Dans le reste des aires urbaines, le chiffre passe à 43%. Sans surprise, la tendance s’inverse pour les CDI (51% au centre et 46% dans l’aire urbaine). L’écart est particulièrement flagrant à Lille avec 60% d’offres en CDI dans le centre pour seulement 45% dans le reste de l’agglomération.

Concernant les salaires, Terra Nova note aussi de forts écarts. En province, la rémunération brute proposée (médiane) est de 24.000 euros au cœur de l’aire urbaine contre 21.600 euros dans les zones périphériques, soit un surplus de 11%. A Paris, l’écart est même de 19% avec 28.500 euros dans la capitale et 24.000 euros autour. Le think tank l’explique par la présence dans les centres d’activités tertiaires avancées et de fonctions de sièges.

Des inadéquations entre offre et demande

En résumé, cette étude montre que si les populations se sont progressivement dispersées dans les agglomérations, les emplois sont de leur côté restés regroupés autour des ville-centre.

Si la domination des centres n’est pas une surprise, l’étude attire toutefois l’attention sur l’inadéquation constatée dans certaines aires entre la localisation des offres d’emploi et les zones ciblées par les candidats lors de leurs recherches. C’est le cas à Lyon, à Marseille, à Bordeaux ou à Toulouse.

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