Emploi : le CDI n’est pas toujours synonyme de stabilité

Emploi : le CDI n’est pas toujours synonyme de stabilité

Selon la Dares, 36% des CDI sont rompus avant leur premier anniversaire. Certains secteurs comme l’hébergement-restauration semblent même particulièrement affectés par les ruptures précoces

Emploi : le CDI n’est pas toujours synonyme de stabilité
Crédit photo © Reuters

La signature d’un CDI est pour beaucoup de salariés un aboutissement et l’obtention d’une certaine sécurité professionnelle. Pourtant, une étude la Dares vient de rappeler que CDI et stabilité de l’emploi ne vont pas systématiquement de pair.

A partir de données de 2011, ce travail souligne que 36% des CDI sont rompus avant leur premier anniversaire. Et de manière assez surprenante, c’est bien souvent le salarié lui-même qui est à l’origine de la rupture puisque 16,1% des CDI sont rompus avant un an pour cause de démission.

La fin de la période d’essai arrive en seconde position (12,7%), loin devant les licenciements pour motif économique ou non (3,7%).

Moins de démissions qu’en 2007

L’étude souligne toutefois que si la part de contrats rompus avant 1 an a progressé de 2,5 points depuis 2007, les démissions sont devenus moins fréquentes (17,8% en 2007, soit -1,7 point en 4 ans).

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C’est plutôt du côté des ruptures conventionnelles (+1,6 point) et de l’arrêt des contrats après la période d’essai (+2,9 points) qu’il faut chercher les raisons de l’accroissement des ruptures précoces de CDI.

La finance moins exposée que la restauration

Au-delà de ces données générales, l’enquête de la Dares montre aussi et surtout que tous les secteurs ne sont pas égaux face aux CDI.

L’emploi dans l’hébergement-restauration semble par exemple particulièrement instable, avec un taux de rupture des CDI avant un an de 58,6% (32% pour cause de démission). Il est vrai que le secteur est aussi celui qui embauche le plus en CDI (27,9% des nouveaux contrats). Le secteur de la mécanique est également au-dessus de la moyenne avec 39,1% (près de 15% de non prolongation après la période d’essai), tout comme celui de l’immobilier (37,7%).

En revanche, d’autres domaines d’activité paraissent plus protégés. C’est le cas du secteur financier (18,9% de rupture avant un an), de l’énergie (18,3%) ou de la communication (26,1%).

Les jeunes en tête

Les différences sont nettement moins marquées en ce qui concerne le sexe de l’assuré : 37% de rupture avant un an pour les femmes et 35,5% pour les hommes. En revanche, l’âge fait apparaître des écarts importants.

Si les fins précoces de CDI se limitent à 29,7% chez les 45-54 ans, elles grimpent à 45,6% chez les moins de 24 ans. Certes, les jeunes démissionnent plus souvent que la moyenne (22,8%). Mais ils sont aussi plus touchés par l’arrêt de leur contrat après la période d’essai (16,5%).

Part de CDI ayant duré moins de 1 an selon le secteur
Dares (contrats signés en 2011)
En %
Mines, énergie, eau18,3
Fabrication d'équipements électriques et informatiques15,2
Fabrication de matériel de transport7,3
Fabrication d'autres produits industriels23,6
BTP32,7
Mécanique39,1
Hébergement-restauration58,6
Information et communication26,1
Finance18,9
Immobilier37,7
Public, enseignement, santé, social29,6
Autres services34,8
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