Dentistes : des revenus confortables... mais des écarts importants

Dentistes : des revenus confortables... mais des écarts importants
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A l’heure où les dentistes font grève pour réclamer une revalorisation des soins, L’Argent & Vous fait le point sur ce que gagne la profession

Dentistes : des revenus confortables... mais des écarts importants
Crédit photo © Reuters

Ce lundi, les dentistes sont en grève. A l’appel de la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD), de nombreux cabinets ont décidé de ne pas faire tourner les roulettes ce lundi. Objectif : alerter les patients sur la réalité des remboursements et obtenir de la part de l’Assurance maladie une meilleure valorisation des soins.

A première vue, la profession ne semble en tout cas pas en danger. Selon les chiffres de la Drees relayés par l’Insee, le revenu annuel moyen des dentistes a augmenté de 3,8% par an en moyenne de 2000 à 2010. A titre de comparaison, les revenus des spécialistes ont progressé en moyenne de 3,5% par an sur la même période et celui des généralistes s’est apprécié de 3%.

Plus de 92.000 euros par an

Une fiche récente publiée par la CNSD montre également que les dentistes ne sont a priori pas parmi les catégories les plus mal loties. Selon leur caisse autonome de retraite (CARCDSF), ils ont gagné en moyenne (pour les libéraux) 92.154 euros en 2011.

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A en croire les derniers chiffres publiés dans la revue Insee première, ils se situent ainsi au niveau des pharmaciens (94.000 euros) et non loin des professionnels du droit (avocats, notaires...) qui déclarent en moyenne 113.640 euros par an.

Si les dentistes ont vu leurs revenus progresser, c’est avant tout au travers des dépassements d’honoraires. Selon la Drees, les dépassements comptaient pour environ 50% des revenus au dernier pointage, contre moins de 47% avant les années 2000.

Deux tiers de charges

C’est d’ailleurs sur cette question des dépassements que se situe le cœur du problème. Alors que l’UFC-Que Choisir a pointé à l’automne une dérive des tarifs de soins dentaires, les professionnels invoquent la nécessité de recourir aux dépassements pour faire face à leurs coûts, du fait d’une valorisation insuffisante des soins par l’Assurance maladie.

La note de la CNSD avance que sur 100 euros d’honoraires, 65 euros en moyenne sont absorbées par les charges (frais divers, prothèses, charges, fournitures, frais de locaux et de personnel...). Et d’ajouter qu’il s’agit du « taux le plus élevé de toutes les professions de santé ». Bref, pour la CNSD sans les actes à honoraires libres, les cabinets ne pourraient faire face à leurs coûts.

Des disparités à intégrer

Au vu du revenu annuel moyen des dentistes, toujours confortable, la moindre prise en charge des soins par l’assurance maladie ne semble en tout cas pas avoir trop affecté la profession. C’est plutôt aux yeux de l’UFC-Que Choisir les patients qui en paient le prix (au travers d’un reste à charge croissant).

Il n’empêche que les données sur les revenus de la profession méritent d’être nuancées car les écarts sont importants. La CNSD rappelle que si 11% des dentistes ont un revenu supérieur à 188.160 euros, 14% disposent par ailleurs de moins de 37.033 euros. De surcroît les praticiens de moins de 35 ans ont un revenu inférieur de 32% à la moyenne.

Les chiffres de la Drees montrent eux aussi que les disparités sont fortes. Les 10% de dentistes les moins rémunérés ayant un taux de dépassement de 45% (contre 55% pour les mieux rémunérés), ils sont plus sensibles que leurs confrères au niveau des remboursements. Quant à leur revenu, il est 6 fois moins élevé que le revenu moyen de la profession.

Si le niveau des remboursements est un enjeu pour le patient, il l’est donc aussi pour certains dentistes, notamment les plus jeunes.

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