Cette estimation de l’Apec vaut à caractéristiques communes (fonction, âge, ancienneté...). Sans surprise, plus la classe d’âge augmente, plus le fossé se creuse...
Le chiffre ne constitue pas une surprise. En France, un homme cadre gagne en moyenne 18,6% de plus qu’une femme cadre (53.970 euros contre 45.520 euros). Cette estimation issue d’une étude que vient de publier l’Apec correspond peu ou prou à la tendance mise en relief par d’autres recherches du même type menées par divers organismes.
Mais le travail réalisé par l’Apec a le mérite d’aller un peu plus loin dans l’analyse. Comme le rappelle en effet le document, « les femmes cadres sont en moyenne plus jeunes que leurs homologues masculins et occupent moins souvent des postes à responsabilité ou des postes mieux valorisés financièrement, ce qui tire leur salaire moyen vers le bas ».
En d’autres termes, si des écarts de rémunération proches de 20% sont souvent mis en avant pour témoigner d’une inégalité de traitement, l’honnêteté impose de rappeler que le fossé est en grande partie imputable à la différence de structure des populations étudiées.
Une analyse à situations comparables
Afin d’avoir une vue plus précise de la situation, l’Apec a donc décidé de raisonner à caractéristiques communes (fonction, âge, ancienneté, localisation...). Or, il ressort de ce modèle statistique que l’écart hommes-femmes est bien plus réduit à profils équivalents, puisqu’il n’est plus « que » de 8,5%.
A lire aussi...
L’étude montre également que ce chiffre est loin d’être régulier selon l’âge ou l’emploi occupé. Ainsi, à situations comparables, un cadre de moins de 30 ans ne gagne que 4,2% de plus que son homologue féminine. En revanche, l’écart passe à 9,5% entre 40 et 49 ans et même à 12,5% au-delà de 50 ans. Bref, les inégalités se creusent avec l’âge.
De la même façon, les femmes qui encadrent plus de 7 personnes sont plus pénalisées (10,8% d’écart avec les hommes) que celles qui n’ont pas de responsabilités hiérarchiques (7,4% d’écart).
Plus d’inégalités dans les directions générales que dans les services informatiques
La fonction occupée a également un effet sur les grilles de rémunérations. Dans les services informatiques, les hommes cadres perçoivent un salaire supérieur de 5,5% à celui des femmes de même profil. Dans les services communication, l’écart est comparable (6,2%). En revanche, les inégalités sont plus flagrantes dans les directions commerciales (12,4%) et les directions générales (14,1%).
Il n’y a finalement que sur un plan géographique que les écarts hommes-femmes s’avèrent réguliers. Avec 8,2% à Paris et 8,6% en province, les chiffres restent en effet proches de la moyenne de 8,5%.