Pression fiscale : pourquoi la France est dans le groupe de tête au sein de l'OCDE

Pression fiscale : pourquoi la France est dans le groupe de tête au sein de l'OCDE
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Avec 45% du PIB, la pression fiscale française est supérieure de 11 points au chiffre moyen constaté dans l’OCDE. Pourtant, les impôts courants (revenus, bénéfices, biens et services) ne sont pas plus élevés dans l’Hexagone. Explications...

Pression fiscale : pourquoi la France est dans le groupe de tête au sein de l'OCDE
Crédit photo © Reuters

Peu de Français seront étonnés. Selon une publication de l’OCDE, la France se classe au deuxième rang en termes de pression fiscale. Avec des impôts, taxes et prélèvements représentant 45% du PIB, elle n’est devancée que par le Danemark (48,6%). La Belgique, avec laquelle la France faisait jeu égal il y a peu de temps, est désormais derrière (44,6%). Ainsi, la France se situe désormais 10,9 points au-dessus de la moyenne de l’OCDE.

Dans le détail, les chiffres ne manquent toutefois pas d’étonner, car sur les impôts courants, la France se situe paradoxalement au niveau, voire en dessous, de la norme de l’OCDE.

Les biens et services pas plus taxés qu’ailleurs

Concernant, l’imposition des revenus et des bénéfices par exemple, les recettes françaises correspondent à 10,9% du PIB, contre 11,4% en moyenne au sein de l’OCDE. L’étude donne des chiffres de 8,4% pour l’imposition des revenus des personnes physiques (8,6% dans l’OCDE) et de 2,6% pour l’imposition des sociétés (2,9% dans l’OCDE).

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Pour ce qui est de la taxation des biens et services (notamment via la TVA), les encaissements correspondent à 10,8% du PIB en France... comme dans le reste de l’OCDE.

Le poids de la sécurité sociale et de la taxation du patrimoine

Quelle est donc la raison de l’écart global ? On peut notamment citer la taxation du patrimoine. Limitée à 1,8% du PIB dans l’OCDE, elle atteint 3,8% du PIB dans l’Hexagone. Un écart est également visible sur les salaires (1,6% en France pour 0,4% dans l’OCDE).

Mais l’essentiel de la différence provient en fait de la sécurité sociale. En France, les cotisations s’élèvent à 16,8% du PIB, tandis que dans les autres pays de l’OCDE elles ne sont que de 9% en moyenne.

La pression fiscale en France en 2013
Source : OCDE
en % du PIB
Revenus et bénéfices10,9
(dont particuliers)(8,4)
(dont entreprises)(2,6)
Sécurité sociale16,8
Salaires1,6
Patrimoine3,8
Biens et services10,8
Autres1,1
TOTAL45

L’impôt sur les particuliers à l’origine de la hausse des dernières années

Il faut toutefois souligner que si elles pèsent lourd dans la balance, les cotisations sociales ne sont pas les principales responsables de la hausse de la pression fiscale au cours des dernières années. Depuis 2010, elles ont certes enflé de 0,7 point. Mais dans le même temps, l’imposition des revenus et des bénéfices s’est alourdie de 1,8 point de PIB (dont +1,4 point à la charge des particuliers et +0,4 point pour les entreprises). Autant dire que les allègements promis en 2015 aux ménages modestes et des classes moyennes seront les bienvenus...

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