Allocations, impôts : les familles aisées dans le viseur

Allocations, impôts : les familles aisées dans le viseur
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Les familles dont les allocations vont être réduites sont aussi celles qui ont fait les frais de l’abaissement du plafond du quotient familial. Au total leur contribution en année pleine peut être estimée à près de 2 milliards d’euros

Allocations, impôts : les familles aisées dans le viseur
Crédit photo © Reuters

Les familles aisées vont percevoir moins d’allocations à partir de juillet prochain. Comme l’a annoncé Marisol Touraine, seules 12% des familles seront concernées. Il s’agit de celles qui gagnent plus de 6.000 euros nets par mois avec 2 enfants. Les allocations mensuelles seront alors divisées par deux (de 129 euros à 65 euros dans cet exemple), et même par quatre au-delà de 8.000 euros par mois.

A première vue, la mesure ne devrait pas avoir de conséquences financières désastreuses pour les ménages visés. A 768 euros par an, le manque à gagner pour une famille avec deux enfants et gagnant plus de 72.000 euros par an représentera seulement 1% de ses revenus.

Le quotient familial vise les mêmes familles

Les foyers en question risquent toutefois de grincer des dents car le coup de rabot sur les allocations n’est pas la première mesure qui les concerne. Depuis cette année, ils sont aussi au cœur d’une autre réforme : l’abaissement du plafond du quotient familial de 2.000 euros à 1.500 euros.

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Comme l’avait lui-même dit le gouvernement, ce resserrement du quotient ne s’adresse qu’aux 13% de familles les plus aisées, donc peu ou prou les mêmes que celles qui vont percevoir moins d’allocations.

1.000 euros d’impôts en plus pour 2 enfants

Cette année, la réforme du quotient familial a par exemple concerné les familles avec 2 enfants gagnant plus de 70.250 euros. Au-delà de 77.200 euros, il s’est même traduit par un alourdissement mécanique de l’impôt de 1.000 euros (pour 2 enfants).

Pour une famille dans le champ de ces 2 mesures (avec par exemple 78.000 euros de revenus), l’effort à fournir s’élèvera donc in fine à 1.768 euros en année pleine... sans compter l’impact d’autres mesures comme la réduction de l’allocation pour congé parental au-dessus de certains seuils de revenus (-2.208 euro par an) ou celui des mesures qui ont ciblé un plus grand nombre de Français (cotisations par exemple).

1,9 milliard d’euros

Avec 1,1 milliard d’euros de rendement pour le quotient familial et 800 millions pour la réduction des allocations, on peut estimer que ces deux réformes coûteront à elles seules 1,9 milliard d’euros à ces 12%-13% de familles en année pleine. Si l’on remonte à 2013, il est même possible de porter le total à 2,4 milliard d’euros en ajoutant le précédent abaissement du quotient (qui était jusqu’alors de 2.330 euros).

Les familles trouveront peut-être un motif de consolation dans le maintien en l’état des aides à la garde d’enfant, contrairement à ce qui avait été envisagé initialement. Dans ce domaine, le gouvernement a probablement redouté l’impact d’une réforme sur un secteur de l’emploi à domicile déjà mal en point.

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