«Immobilier et gouvernement : pourquoi tant de haine ?»

«Immobilier et gouvernement : pourquoi tant de haine ?»
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Sandrine Allonier, responsable des relations banques du courtier Vousfinancer.com

«Immobilier et gouvernement : pourquoi tant de haine ?»
Crédit photo © Vousfinancer.com

Chaque jour ou presque amène son lot de mauvaises nouvelles pour le marché immobilier. Et cela ne date pas d’hier… Depuis le début de l’année, le gouvernement enchaîne les coups durs pour le marché : hausse des droits de mutation en mars, loi Alur, encadrement des loyers, proposition de taxer les petites annonces entre particuliers, hausse de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires, puis pérennisation de la hausse des droits de mutations… C’est de l’acharnement sur un marché déjà bien affaibli.

Marche arrière sur l’APL accession

Certes, les députés ont finalement fait marche arrière sur l’APL (aide personnalisée au logement) accession, prenant conscience que, dans un marché déjà fragilisé, sa quasi-suppression en 2015 aurait pu être l’annonce de trop... L’APL accession sera donc maintenue en 2015, et la décision de sa modification reportée à 2016. C’est donc un sursis pour les futurs propriétaires à revenus modestes qui disposent d’un an avant que la modification de cette aide ne risque de les exclure du marché !

Hausse des droits de mutations

L’annonce début novembre de la pérennisation de la hausse des droits de mutations est le dernier coup dans le dos des futurs acheteurs... Pour rappel, la loi de finances 2014 a permis aux départements qui le souhaitaient d’augmenter les droits de mutation perçus lors d’une transaction immobilière. La plupart ont fait le choix d’appliquer cette hausse qui, de provisoire, devient permanente. Les acheteurs devront ainsi payer durablement 4,5% du montant du bien contre 3,8% auparavant, ce qui n’est pas anodin : ce qu’on appelle communément «les frais de notaire» pèse déjà dans le budget des ménages et en particulier des primo-accédants car la plupart des banques demandent un apport équivalent à ces frais, et ce afin que le capital puisse commencer à être amorti dès le début du prêt.

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Quelle est la priorité ?

L’une des priorités du gouvernement n’était-elle pourtant pas de relancer le marché de la construction et du logement ? On ne peut aujourd’hui que douter de la méthode pour atteindre cet objectif… Ces annonces successives et contradictoires ne sont pas de nature à rétablir la confiance qui fait toujours défaut aux futurs acheteurs. Le gouvernement tente de soutenir le marché avec l’élargissement du prêt à taux zéro dans le neuf et sa réhabilitation dans l’ancien en zone rurale mais il donne d’un côté pour reprendre de l’autre. Pire, à un moment où le marché commence à reprendre des couleurs grâce au niveau historiquement bas des taux, les différentes taxes proposées, et notamment la hausse de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires, pourrait casser la dynamique enclenchée et donner un nouveau coup de frein au marché immobilier.

Problème de demande

Aujourd’hui, il y a surtout un problème de demande qui ne pourra se résoudre que par un retour de la confiance, de la croissance et de l’emploi… Et là aussi, l’objectif est loin d’être atteint.

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Sandrine Allonier

Le parcours de Sandrine Allonier

Responsable des Relations banques, Vousfinancer.com

Diplômée d’un DEA et d’une maîtrise d’Economie Internationale de l’Université Paris IX-Dauphine, Sandrine Allonier a débuté sa carrière en 2005 comme journaliste économique avant de devenir responsable des études économiques et porte-parole de meilleurtaux.com. En 2014, elle rejoint VousFinancer.com pour entretenir et renforcer les relations avec les partenaires bancaires et contribuer ainsi au développement de ce courtier.

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