Les taux français (OAT 10 ans) ont presque doublé en quelques jours (de 0,4% à 0,72%), ce qui fait craindre une répercussion à la hausse des taux immobiliers proposés par les banques...
C’est finalement une conséquence plutôt inattendue de l’élection de Donald Trump en tant que Président des Etats-Unis : les taux obligataires viennent de connaître une véritable flambée en quelques jours. Tout est parti des Etats-Unis avec un taux à 10 ans (T-Bond) passé de 1,8% à 2,2%. Aussitôt, la contagion en Europe s’est manifestée avec des taux allemands (Bund) repassés très nettement en territoire positif ou des taux français (OAT 10 ans) qui ont quasiment doublé, de 0,45% le 8 novembre avant l'élection à 0,83% ce lundi avant d'amorcer une légère détente (0,72% aujourd'hui).
Enfin de l’inflation ?
Pourquoi ce mouvement ? Il semble que les promesses économiques de campagne de Donald Trump ont brutalement fait renaître les espoirs de retour de l’inflation. Sans attendre les précisions sur ce programme encore flou dont les grandes lignes reposent une relance économique par l'investissement, des baisses d'impôts et une refonte du commerce extérieur, les marchés ont vu les conséquences inflationnistes de telles mesures. Trump ambitionne en effet de baisser les impôts pour les particuliers comme pour les entreprises, tout en augmentant fortement les investissements publics dans la défense et les grands travaux d'infrastructures. Un tel programme devrait d'une part stimuler la consommation et attiser l'inflation, et d'autre part entraîner un vif accroissement de l'endettement de l'Etat, avec un afflux d'émissions obligataires à la clé. Face à un tel environnement inflationniste, la Fed serait amenée à accélérer l'an prochain son cycle de hausse des taux.
Conséquences sur les taux immobiliers
En attendant d’en arriver là, ce sont les épargnants français qui vont en subir des conséquences puisque cette remontée des taux obligataires, si elle se confirme dans les prochains jours ou semaines, sera répercutée par les banques dans leurs grilles de taux immobiliers. La hausse ne sera peut-être pas très brutale mais elle reléguera désormais dans le passé les taux record encore observés ce mois-ci. Le facteur pouvant limiter cette répercussion des taux de refinancement dans les barèmes bancaires repose en effet sur les objectifs commerciaux des banques pour 2017. Ces objectifs restent élevés (équivalents à ceux de 2016) et sont donc de nature à maintenir une grande concurrence entre les établissements bancaires et des marges comprimées sur le crédit immobilier. Mais tout dépendra bien sûr de l’évolution des OAT 10 ans avec un œil dans les prochaines semaines sur la réunion monétaire de la Fed le 14 décembre prochain et une probable hausse des taux américains à la clé…
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Dépêchez-vous !
Dans ces conditions, il est évidemment recommandé de ne pas attendre si un projet immobilier avec emprunt est en projet. Les taux sont encore très bas et il faut en profiter. Idem si vous n’avez pas encore renégocié (ou re-renégocié) votre emprunt immobilier, dépêchez-vous car les délais de réponse vont certainement s’allonger et les banques risquent déjà de se montrer beaucoup moins conciliantes…
L'Argent&Vous d'après les barèmes des courtiers | ||||
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Durée d'emprunt | 10 ans | 15 ans | 20 ans | 25 ans |
Taux moyen | 1,1% | 1,3% | 1,5% | 1,8% |
Taux minimum pour les meilleurs profils | 0,65% | 0,7% | 0,9% | 1,2% |