De Bordeaux à Poitiers, le TGV a fait accélérer les prix

De Bordeaux à Poitiers, le TGV a fait accélérer les prix

A partir de ce week-end, le nouveau tronçon ferroviaire à grand vitesse permettra de relier Bordeaux à Paris en à peine plus de deux heures (2h05) contre 3h14 actuellement. Mais les prix n'ont pas attendu pour s'apprécier dans toute la région...

De Bordeaux à Poitiers, le TGV a fait accélérer les prix
Crédit photo © Reuters

C’est parti pour la LGV Paris-Bordeaux ! A partir de ce week-end, ce nouveau tronçon ferroviaire à grand vitesse permettra de relier Bordeaux à Paris en à peine plus de deux heures (2h05) contre 3h14 actuellement. Très attendue, cette nouvelle liaison participe déjà depuis un bon moment à alimenter la hausse des prix de l’immobilier à Bordeaux. «Depuis le boom de la LGV, les prix prennent en moyenne 1% par mois», témoigne un agent immobilier bordelais.

Une flambée qui ne date pas d’hier

Avec Paris, Bordeaux est d’ailleurs la deuxième agglomération française où les prix de l’immobilier connaissent depuis l’an dernier une hausse des prix qui devient inquiétante. La flambée des prix à Bordeaux remonte même à plusieurs années, la capitale de la Gironde affichant de loin la plus forte hausse des métropoles françaises sur 5 ans (environ +20%). Globalement, Bordeaux rattrape désormais les prix de Lyon qui tourne autour de 3 500 € en moyenne.

Triangle d’Or

MeilleursAgents.com, spécialiste reconnu de l’évaluation des prix immobilier, estimait début juin que les prix ont augmenté en moyenne de 9% à Bordeaux de janvier à mai 2017. Autour de 3 400 € le m² en moyenne pour les appartements mais jusqu’à 5 200 € selon l'emplacement, les prix de Bordeaux peuvent même égaler certains prix parisiens comme dans le Triangle d’Or (8 à 10 000€ le m²), quartier qui tire son nom de sa forme triangulaire que l'on obtient en reliant la place Tourny, la place Gambetta et la place du Grand Théâtre.

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Le dirigeant de MeilleursAgents, Sébastien de Lafond, alerte depuis plusieurs mois des excès constatés à Bordeaux qui rendent la situation difficile pour les ménages qui cherchent à se loger. «Si nous ne constatons pas encore de phénomène de spéculation, nous conseillons aux acheteurs de rester prudents et aux vendeurs de profiter de ces hausses s’ils le peuvent encore», souligne Sébastien de Lafond.

Axe TGV

D’après une analyse du réseau Immobilier des notaires de France, la très forte progression des prix de l’immobilier se confirme aussi sur tout l’axe TGV entre Bordeaux et Paris avec par exemple  des prix en hausse de plus de 5% à Angoulême en l’espace d’un an. Angoulême qui ne sera plus qu’à 1h43 de Paris en 2018 mais surtout à une grosse demi-heure de Bordeaux. Maître Sabine Pandelé, notaire à Barbezieux-Saint-Hilaire, voit ainsi des opportunités d’investissement en matière locative à Angoulême car les prix restent bas : «Investir aujourd’hui à Angoulême promet déjà une très belle rentabilité ; elle devrait encore s’accroître avec l’arrivée de la grande vitesse et la nouvelle gare TGV qui sera livrée en avril 2018 et accueillera 2,4 millions de voyageurs». D’autant que la forte hausse des prix de Bordeaux devrait inciter des Bordelais à acquérir leur résidence principale en Charente

Poitiers et Angoulême

A Poitiers, qui sera à 1h15 de la capitale, le réseau Immobilier.notaires.fr observait déjà en 2016 un prix de vente médian des maisons anciennes en hausse annuelle de 4%. Pour Maître Guillaume Carré, notaire associé installé près de Poitiers, «la mise en service imminente de la LGV génère assurément un regain d’intérêt pour l’immobilier local, concourant à la hausse des prix. Preuve en est, certaines des 4 à 5000 personnes qui ont travaillé sur la construction de la ligne à grande vitesse choisissent de s’installer durablement à Poitiers tout en travaillant à Paris», un rêve dorénavant aisément réalisable grâce à la grande vitesse.

Attractivité touristique

Pour revenir à Bordeaux, Me Nicolas Peyré, notaire à Ambarès-et-Lagrave, pense même que l’arrivée de la grande vitesse va encore renforcer l’attractivité touristique de Bordeaux, «une destination déjà très en vogue qui concentre les avantages d’une ville à taille humaine, située à 10 minutes de la campagne et des vignobles et à 1 heure du Bassin d’Arcachon par la ligne TGV». Nicolas Peyré conseille de s’intéresser à la rive droite où l’on peut encore trouver des maisons avec jardin pour 2 à 3000 euros du m². La rive droite qui bénéficie de la desserte de la ligne A du tramway la reliant à l’hyper-centre en 15 minutes, et qui profitera en 2020 de la jonction avec le quartier Euratlantique, rive gauche, grâce au futur pont Jean-Jacques Bosc.

Des stocks réduits

Si les prix montent dans les grandes métropoles, c’est toujours parce que les acheteurs sont présents pour continuer à profiter des taux d’emprunts très bas. C’est aussi parce que le stock de biens à vendre s’amenuise. Nombreux sont les agents immobiliers aujourd’hui à avoir du mal à satisfaire les critères de recherche de leurs clients acquéreurs. Paris reste à part puisqu’on ne construit quasiment pas de logements neufs, ce qui limite l’offre et pourrait bien alimenter des hausses supplémentaires. A Bordeaux par contre, les programmes neufs sont plus nombreux, notamment dans le quartier des Chartrons. Mais jusqu'à présent, c'est bien le vaste travail de rénovation du centre-ville de Bordeaux, accompagné de programmes neufs, qui a donné naissance à la flambée des prix...

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