Une nouvelle menace plane sur les taux d'emprunts immobiliers

Une nouvelle menace plane sur les taux d'emprunts immobiliers
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Titrisation des crédits immobiliers, la formule peut faire peur. C'est pourtant la Banque de France qui appelle à cette orientation au risque de pénaliser les ménages emprunteurs.

Une nouvelle menace plane sur les taux d'emprunts immobiliers
Crédit photo © Pitch Promotion

la titrisation va-t-elle bouleverser le marché des prêts immobiliers? Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a appelé récemment le secteur bancaire français à développer la titrisation des crédits immobiliers, le but étant de les sortir du bilan des banques. Il est question d'une titrisation partielle concernant 20 à 25% des emprunts immobiliers résidentiels accordés.

Taux planchers

Jusqu'à présent, pour prêter aux particuliers sur le moyen-long terme, les banques se refinancent principalement sur les marchés obligataires et bénéficient donc actuellement de taux très bas. Grâce à la politique monétaire très accommodante de la BCE, les banques peuvent même emprunter à des taux planchers sur le court terme. Au final, cela leur permet de prêter à taux avantageux aux particuliers (à peine plus de 3% aujourd'hui pour un crédit immobilier sur 20 ans). D'autant plus que les banques sont prêtes à minorer leurs marges sur le crédit immobilier, un produit de conquête de nouveaux clients.

Le fantôme des subprimes

La titrisation de créances consiste à créer des obligations adossées à ces crédits, un mécanisme désormais bien connu puisque ses dérives ont conduit à la crise américaine des subprimes. Cela ne peut toutefois pas arriver en France puisque les crédits immobiliers sont accordés avec des critères de solvabilité très stricts comme le fameux ratio d'endettement de 33% et que ces emprunts sont garantis par des sociétés de cautionnement ou par hypothèque.

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Mauvaise nouvelle pour les particuliers

CAFPI, leader français du courtage en emprunts immobiliers, souligne que cette titrisation se traduirait par un relèvement des taux d’intérêts pour les particuliers, les banques étant contraintes de restaurer leurs marges. A ce premier risque de renchérissement du coût du crédit, CAFPI voit d'ailleurs s’en profiler un autre. L’annonce par la Banque de France d’une relance de la titrisation peut être perçue comme un signe avant-coureur d’un désengagement de la BCE, dans le sillage de celui amorcé par la FED, la banque fédérale des Etats-Unis. Si les grands argentiers réduisent le débit du robinet du crédit, les taux vont mécaniquement augmenter, explique CAFPI.

La première conséquence de la titrisation sera une augmentation des taux des crédits immobiliers. Or, les particuliers éprouvent déjà des difficultés pour acquérir leur logement, compte-tenu du prix élevé de l'immobilier et ils seront de nouveau les premiers à subir cette hausse des taux, renchérit ACE Crédit.

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