Le programme de rachats de dettes devrait contribuer à maintenir durablement les taux d’emprunts à des niveaux bas
La BCE a décidé d’employer les grands moyens en annonçant hier un programme de rachats de dettes d’Etat pour plus de 1.000 milliards d’euros. Si l’idée directrice est de donner un coup de pouce à l’économie européenne, ce « quantitative easing » ou QE devrait aussi avoir des conséquences directes pour ceux qui envisagent un achat immobilier.
Plus de marge de manœuvre pour les banques
Concrètement, la BCE va racheter de la dette d’Etat sur le marché secondaire, notamment aux banques. Ces dernières vont donc pouvoir nettoyer leur bilan et retrouver ainsi un peu plus de marge pour prêter. Autrement dit, cette injection de liquidités va théoriquement inciter les banques à prêter plus. Les clients devraient dès lors rester en position de force pour négocier.
Toutefois, ce n’est peut-être pas sur ce plan que l’effet sera le plus sensible. De fait, aujourd’hui déjà, « il y a davantage un manque de demande que d’offre », analyse Jérome Robin, fondateur de Vousfinancer.com, dans un communiqué.
Des pressions continues sur les taux
En accroissant la demande pour la dette des Etats, le QE devrait par ailleurs contribuer à faire pression sur les taux. En France, l’OAT 10 ans est par exemple descendue jusqu’à 0,58% dans la foulée de l’annonce, contre 0,7% la veille. Les taux des crédits étant directement liés à ceux des emprunts d’Etat, les candidats à l’achat immobilier devraient en profiter. « Les conditions d’emprunts exceptionnelles vont donc perdurer avec encore un léger potentiel de baisse de taux », explique Jérome Robin.
Un retour de l’inflation ?
Notons enfin que l’objectif de cette injection de liquidité est d’engendrer un peu plus d’inflation (dans la limite de 2%). Là encore, les emprunteurs pourraient en tirer profit. Outre le fait qu’un assainissement de la situation économique serait de nature à soutenir les prix de l’immobilier dans les années à venir (évitant ainsi une dévalorisation des biens acquis actuellement), les échéances de prêts pèseront de moins en moins lourd dans les budgets si les prix (et surtout les salaires) remontent.
