Les taxes foncières ont augmenté trois fois plus vite que l’inflation depuis 2010 !

Les taxes foncières ont augmenté trois fois plus vite que l’inflation depuis 2010 !
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Le bilan de l’UNPI fait apparaître une progression moyenne de la facture de 14,70%. Dans plusieurs grandes villes, le cap des 20% a même été franchi

Les taxes foncières ont augmenté trois fois plus vite que l’inflation depuis 2010 !
Crédit photo © CBO Territoria

« Prise en otage des propriétaires », « matraquage fiscal », « incapacité des élus locaux à réduire leurs dépenses »… L’Union nationale des propriétaires immobiliers n’a pas caché son mécontentement lors de la présentation de son bilan annuel sur les taxes foncières.

+2,8% par an en moyenne

Il faut dire que les chiffres ont de quoi alarmer les propriétaires. Entre 2010 et 2015, les taxes foncières (communales et départementales) ont enflé en moyenne de 14,70% sur l’ensemble du territoire (en intégrant les taxes spéciales d’équipement additionnelles, non récupérables auprès des locataires), soit une moyenne annuelle de +2,8%. Certes, la hausse cumulée est un peu moins forte que sur la période 2009-2014 (16,41%).

Il n’empêche que ces 14,70% restent bien supérieurs à l’inflation constatée sur la période (4,97% d’après l’Insee). Ainsi, un contribuable qui payait 1.000 euros en 2010 a vu sa facture passer à 1.147 euros en 2015.

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Hausse des taux et hausse des valeurs locatives

Ces chiffres vont en tout cas dans le même sens que ceux de la Cour des comptes qui a récemment évalué à 16% la progression de l’ensemble des impôts locaux (foncier et habitation) depuis 2011.

Deux facteurs expliquent cette envolée de la taxe foncière. D’une part, les valeurs locatives (qui constituent l’assiette de l’impôt) ont augmenté de 7,62% en 5 ans. Une récente analyse de L’Argent & Vous a d’ailleurs montré pourquoi la réévaluation des valeurs locatives a dépassé l’inflation au cours des dernières années. D’autre part, le taux moyen de taxation a progressé de 6,6%. Une tendance que beaucoup de collectivités justifient par un effet de ciseaux sur leurs comptes entre la baisse des dotations de l'Etat et les transferts de compétences.

Lille, Angers et Clermont-Ferrand en tête

Bien entendu, les évolutions ont été très disparates dans les grandes villes. Les hausses ont été limitées entre 6% et 7% à Grenoble, Poitiers, Roubaix et Lille. A l’inverse, certaines communes ont franchi le cap des 20%, comme Lille (+22,99%), Angers (+20,94%) ou Clermont-Ferrand (+20,57%). Et difficile d’invoquer ici un rattrapage, ces 3 communes étant largement au-dessus de la moyenne des grandes villes en termes de taux de taxation : de 46,09% à Clermont-Ferrand à 54,34% à Angers, contre une moyenne de 41,07%.

Et pour 2016 ?

Enfin, la première analyse de l’UNPI sur 2016 est également inquiétante. 35 départements ont augmenté leurs taux contre 11 en 2015.

Au niveau des grandes villes, cela donne une hausse moyenne de 3,78%, après +2,22% en 2015 et +1,13% en 2014. Là encore l’échelle est très large : de +1,29% à Montpellier jusqu’à 11,86% à Argenteuil et même 14,45% à Nantes.

Parfois les communes ont eu la main lourde, comme à Nantes où la métropole a multiplié son taux par 10. Mais l’UNPI note que dans la plupart des cas, c’est l’explosion des taux départementaux qui explique la hausse des taxes foncières. Argenteuil en est un bon exemple puisque la commune n’a pas modifié son taux en 2016…

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