Les prix de l’immobilier ancien faiblissent encore en France

Les prix de l’immobilier ancien faiblissent encore en France

Les réseaux immobiliers Century 21 et Guy Hoquet (tous deux détenus par le groupe Nexity) ont présenté un bilan sans surprises des prix et des volumes de transactions de l’immobilier ancien pour les six premiers mois de l’année.

Les prix de l’immobilier ancien faiblissent encore en France
Crédit photo © Agence Projection Immobilière

Conformément aux prévisions des deux réseaux d’agences, les prix de l'immobilier ancien restent sur une tendance légèrement baissière, dans la continuité des mois précédents, et les volumes restent sans vigueur, en baisse de 3 à 5%. Un scénario qui devrait se poursuivre sur l’ensemble de l’année 2014 si les taux d’intérêt d’emprunt ne connaissent pas de remontée brutale.

Paris reste un marché à part

Le prix moyen du mètre carré en France est estimé par Century 21 à 2 545 euros au premier semestre 2014, en baisse de 0,4% sur 12 mois,  (3 351 euros pour les appartements et 2 043 euros pour les maisons). Guy Hoquet l’estime de son côté à 2.627 euros (-0,8%). Ces moyennes cachent toujours de profondes disparités entre les grandes agglomérations et les zones moins dynamiques. Paris reste un marché à part avec un mètre carré supérieur à 8 000 euros, Century 21 mesurant même une très légère inflation de 0,3% sur les 6 derniers mois. A l’opposé, les régions les moins chères de France voient leur mètre carré se situer autour de 1 230 euros (1 236 euros en Auvergne et 1 238 euros dans le Limousin).

D’après Century 21, les trois départements français les plus chers de France (Paris, Hauts-de-Seine à 5 392 euros et Val de Marne à 3 918 euros) connaissent d’ailleurs des hausses de prix sur la période. Guy Hoquet constate que se sont surtout les maisons qui voient leur prix baisser le plus fortement, sur tout le territoire et particulièrement en province, dessinant une France à deux vitesses : celle des villes de plus de 20 000 habitants, et celles des villes de moins de 20 000 habitants, dont l’écart de prix ne cesse de se creuser depuis cinq ans, pour aujourd’hui atteindre plus de 6000 euros par m².

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Les délais de vente s’allongent encore

Les deux réseaux observent en tout cas un nouvel allongement des délais de vente, 93 jours en moyenne pour Century 21 (+2 jours par rapport au premier semestre 2013) et 88 jours chez Guy Hoquet. Des délais de vente qui augmentent partout et qui sont désormais proches des records de 2009. Autre observation commune, les lourdeurs administratives dues à la constitution des dossiers de compromis de vente depuis la mise en application de la loi Alur retardent les ventes d’appartements et engendrent même des annulations. Laurent Vimont parle de 1 à 2 mois de retard par rapport aux délais habituels d’une vente d'un lot en copropriété et dénonce des situations ubuesques comme dans le 13ème arrondissement de Paris où la vente d’un appartement peut nécessiter d’annexer 3 règlements de copropriété (celui de l’immeuble, de la dalle et du parking) et faire monter la promesse de vente à 1500 pages (qu’il faut toutes parapher à la main…). Le gouvernement aurait d’ailleurs reconnu la nécessité d’aménager ce nouveau dispositif mais cela nécessiterait une nouvelle loi…

Fuite des investisseurs

Enfin, Century 21 et Guy Hoquet continuent d’observer une baisse des ventes à titre d’investissement locatif, les investisseurs ayant perdu confiance face à des projets de la loi Alur comme l’encadrement des loyers dont les contours géographiques ne sont pas encore fixés. Pour Laurent Vimont, «il est urgent de recréer de la confiance pour encourager l’investissement locatif», la France n’ayant ni les moyens ni l’argent de construire un nombre suffisant de logements sociaux pour se permettre de se passer du parc locatif privé.

Favoriser la construction

Concernant la politique du logement, Laurent Vimont continue à plaider pour des efforts supplémentaires favorisant véritablement la construction de logements neufs dans les zones où la demande est forte. Il s'agit selon lui de la seule variable-clé permettant de réguler les prix puisque le marché immobilier ancien connaît toujours un déficit structurel d'offres, estimé à près de 1 million de logements. Il reste donc opposé à la remise en place d’un prêt à taux zéro dans l’ancien. En région parisienne, Laurent Vimont rejoint le discours des promoteurs en proposant l’arrêt des mises aux enchères des terrains par les collectivités. A Paris, jusqu’à 50% du prix d’un logement neuf peut en effet s’expliquer par le prix du foncier.

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