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Comme la récente baisse des taux à 10 ans de la France (OAT) sous les 2% le laissait présager, les taux des emprunts immobiliers proposés aux particuliers ont continué de diminuer en avril.
En ce début mai, les grilles de taux des courtiers font même apparaître de nouveaux records depuis l’après-guerre. Meilleurtaux annonce ainsi 86% de barèmes orientés à la baisse en avril, de 0,13 point en moyenne, tandis qu'aucun n’était en hausse, même minime. «La guerre des taux pratiquée par les banques, toujours en quête de nouveaux clients, est donc toujours de mise», explique Meilleurtaux en parlant de «taux historiques», encore meilleurs que ceux de la mi-2013, toutes durées confondues. Les taux moyens sont ainsi estimés à 2,83% sur 15 ans, 3,13% sur 20 ans et 3,56% sur 25 ans.
De gros écarts selon les régions
Pour les meilleurs profils et selon les régions, ces taux peuvent descendre jusqu’à 2,62% sur 20 ans ou 2,3% sur 15 ans. Ces taux exceptionnels ont été négociés récemment par Cafpi dans la région des Pays de la Loire. Cafpi estime d’ailleurs que les écarts de taux en régions représentent actuellement jusqu’à 0,55% sur 15 ans, 0,53% sur 20 ans et même près d’1 point sur 25 ans. En Auvergne, une des régions les plus chères, Cafpi n’a par exemple réussi à négocier que du 3,15% sur 20 ans en avril et du 3,7% sur 25 ans (contre 2,77% sur 25 ans dans les Pays de la Loire).
Les meilleurs profils restent privilégiés
Comme l’explique le courtier Emprunt Direct, la baisse des taux reste un peu plus importante sur les meilleurs dossiers. «Cela montre que les établissements financiers sont plus que jamais à la recherche de nouveaux clients disposant d’un excellent profil, à même d’amoindrir le risque pris par l’établissement. Elles profitent ainsi de taux de marché relativement bas sur le marché des obligations d’Etat pour tenter de devancer leurs concurrentes dans cette conquête. D’où cette orientation baissière particulièrement marquée sur les taux. Dans le segment du crédit à l’habitat, les meilleurs profils disposent en outre, dans ce contexte, d’un fort pouvoir de négociation», note Alban Lacondemine, Président d’Emprunt Direct.
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La hausse des droits de mutation est largement compensée
Ces conditions de crédit historiquement attractives ont donc des effets positifs sur le pouvoir d’achat immobilier des ménages et permettent par exemple de compenser largement la hausse des droits de mutation (environ 1% du prix d’achat) payés chez le notaire dans la plupart des départements (83 sur 101). A court terme, tout laisse à penser que ces conditions idéales vont perdurer puisque l’OAT 10 ans reste sous les 2% depuis la mi-avril. Les prochaines décisions de politique monétaire européenne et américaine restent cependant à surveiller car leur influence pourra être immédiate…