Le marché immobilier ancien est reparti mais peut-être pas pour longtemps !

Le marché immobilier ancien est reparti mais peut-être pas pour longtemps !
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Century 21 n’est pas certain que les volumes de transactions se maintiennent au deuxième semestre 2015. Le réseau d’agences immobilières juge la hausse des volumes «très fragile et dépendante des taux d’intérêt d’emprunts».

Le marché immobilier ancien est reparti mais peut-être pas pour longtemps !
Crédit photo © Hexaôm

Le marché immobilier ancien est reparti. Les derniers chiffres du  réseau d’agences immobilières Century 21 (850 agences en France) confirment cette tendance déjà observée depuis quelques mois avec une hausse des volumes de 15% au niveau national, entre le premier semestre 2015 et la première moitié de l’année 2014. L’accélération des ventes s’est matérialisée au deuxième trimestre dans les agences Century 21 et reste étroitement associée au niveau historiquement bas des taux d’intérêt d’emprunts.

Des prix toujours en baisse sur un an

Sur un an, les prix mesurés par Century 21 reculent de 2,6% en moyenne (2 479 € au mètre carré au premier semestre 2015) mais avec une forte disparité entre le prix des maisons (-4,1%) et celui des appartements (+0,6%). Dans un marché toujours dominé par l’acquisition d’une résidence principale (72% des transactions), le réseau observe notamment une augmentation de la proportion des acquéreurs de moins de 30 ans dont le levier du crédit leur permet enfin de pouvoir acheter et aussi un retour en force de 30-50 ans, cette catégorie ayant eu tendance jusqu’ici à reporter ses projets, essentiellement des achats de confort. Contrairement au neuf avec le dispositif Pinel, l’ancien attire toujours peu l’investissement locatif avec une proportion d’acquéreurs qui se traîne à moins de 16% des clients de Century 21.

Délais de vente encore en hausse

Face à ce regain d’activité, les délais de vente ont pourtant continué à s’allonger au point d’atteindre aujourd’hui des records, 100 jours en moyenne en France et 92 jours en Ile-de-France. Il faut vraisemblablement y voir là l’écoulement des transactions portant sur des anciens mandats dont les vendeurs ont enfin accepter de baisser leurs prix. «On est en train de purger les anciens mandats», confirme le patron de Century 21, Laurent Vimont, ce qui ne le rend pas inquiet sur les délais de vente qui devraient se stabiliser.

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La province retrouve de la vigueur

«La province a animé le marché immobilier français», ajoute Laurent Vimont. Il observe d’ailleurs que les prix ont arrêté de corriger puisqu’en confrontant les prix du premier semestre 2015 et ceux du deuxième semestre 2014, ce n’est plus une baisse qui est observée mais une hausse de 1,8%. En regardant plus en détails, on s’aperçoit en toute logique que ce sont les régions qui connaissent le plus fort regain d’activité où les prix repartent à hausse. Mais à l’inverse, à chaque fois que les prix repartent trop vite, les volumes se grippent. D’où des disparités régionales toujours très fortes au niveau des prix. En région Aquitaine, les chiffres de Century 21 montrent par exemple une chute des prix de 11% sur 12 mois mais un frémissement à la hausse de 0,8% sur les six derniers mois. A l’inverse, dans l’agglomération lyonnaise, les prix augmentant encore de 0,8% sur 12 mois mais reculent désormais de 1,5% sur 6 mois.

Paris

En région parisienne, la baisse des prix est mesurée à un peu moins de 2%, que ce soit sur les 6 derniers mois où par rapport à la première moitié de l’année 2014. «On voit revenir sur Paris la clientèle des secundo-accédants», explique Laurent Vimont. Ces derniers ont en effet accepté de baisser leurs prix mais disposent toujours d’un apport conséquent alimenté par la hausse des prix avant 2008. Cette catégorie peut d’ailleurs se permettre de racheter en n’empruntant que 40% du prix du nouveau bien.

Perspectives liées aux taux

Pour la suite, Laurent Vimont n’est pas certain que les volumes de transactions se maintiennent au deuxième semestre. Il juge la hausse des volumes «très fragile et dépendante des taux d’intérêt d’emprunts». Si les taux restent stables au deuxième semestre, il estime probable que les prix commencent à remonter. Mais beaucoup d’éléments pourraient provoquer des secousses comme une  sortie de la Grèce de la zone Euro aux conséquences encore bien floues. En tout état de cause, si les taux d’intérêt proposés par les banques devaient remonter, s’ensuivrait sans doutes «un grippage des transactions avec une baisse des volumes suivie d’une correction sur les prix dont l’ampleur dépendrait de la rapidité de la remontée des taux, 1 point de hausse pouvant entraîner les prix 10 à 15% plus bas».

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