La reprise des ventes fait frémir les prix de l’ancien en région parisienne

La reprise des ventes fait frémir les prix de l’ancien en région parisienne

Les notaires de la région parisienne observent une remontée des prix assez nette depuis trois mois, liée à la reprise des volumes de ventes depuis le début de l’année.

La reprise des ventes fait frémir les prix de l’ancien en région parisienne
Crédit photo © Reuters

A l’occasion de sa conférence trimestrielle ce jeudi, la chambre des notaires de la région parisienne se faisait l’écho de la reprise du marché immobilier francilien, déjà observée depuis quelques mois par les agences immobilières.  La Présidente de la Chambre des notaires de Paris, Catherine Carely, confirme une embellie de l’activité au deuxième trimestre 2015. «Des biens qui étaient sur le marché depuis un an ont enfin trouvé acquéreurs», précise-t-elle. Catherine Carely s’interroge cependant sur la durabilité de ce rebond et sur un véritable retour de la confiance car les facteurs de fragilité du marché immobilier persistent. Les notaires ne sont d’ailleurs pas tous du même avis sur la solidité de cette reprise.

Volumes en hausse

Dans les faits, la reprise des volumes de transactions peut se mesurer par une hausse de 37% des ventes de logements anciens en Ile-de-France entre le deuxième trimestre 2015 et le deuxième trimestre 2014. Cette progression permet de retrouver un volume de ventes proche de la moyenne des dix dernières années (+3%), mais encore sensiblement en dessous (-11%) ce celui de la période de haute activité du marché (de 1999 à 2007). «Cela va mieux mais ce n’est pas encore la fluidité qu’on a connu par le passé», explique Thierry Delesalle, Président de la commission des statistiques immobilières de la Chambre des Notaires de Paris.

Tensions sur les prix

Le rebond, très généralisé, s’étend à tous les secteurs géographiques et il bénéficie aussi bien aux appartements qu’aux maisons. Comme souvent, cette reprise des volumes, qui s’est prolongée cet été, s’accompagne désormais de quelques tensions sur les prix qui viennent gommer l’érosion des valorisations du début d’année. Autrement dit, les notaires observent une remontée des prix assez nette. Sur la base de leur échantillon de promesses de ventes, le prix au m² repasserait ainsi actuellement au-dessus de la barre symbolique des 8 000 € dans Paris (+1,5% en 3 mois), annulant au passage la baisse enregistrée depuis le début de l’année.

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Ces chiffres ne sont toutefois pas totalement partagés par MeilleursAgents.com dont les estimations dérivées des promesses de vente de son réseau d’agences immobilières montrent toujours une érosion des prix à Paris, autour de 7 750 € le m² début septembre. Selon MeilleursAgents, Paris affiche encore une baisse de 1,4% depuis le début de l’année et 2015 devrait se terminer sur un repli de 3%. Pour MeilleursAgents, l’augmentation du nombre d’acheteurs actifs pourrait par contre faire remonter les prix en 2016.

Disparités par arrondissements

Des disparités importantes sont en tout cas constatées par arrondissement avec par exemple le 1er et le 10ème qui ont continué à enregistrer des hausses de prix sur les 12 derniers mois mais un 7ème qui a connu une sévère baisse de près de 8% à 10 820 €. Des transactions exceptionnelles continuent pourtant à s’observer dans le 7ème. Frédéric Dumont, notaire à Montreuil, cite l’exemple d’un appartement de 210 m² dans le quartier du Gros Caillou, à côté du Champs de Mars et de la Tour Eiffel, récemment vendu 5,3 millions d’euros, soit plus de 25 000 € le m².

Pour les appartements, en Petite Couronne, les prix calculés par les notaires augmenteraient de 1,5% en 3 mois et retrouveraient là aussi leur niveau d’il y a un an. Même tendance pour les maisons en Ile-de-France avec une projection à 293 400 € (+1,3% en 3 mois).

Perspectives incertaines

Ces tensions sur les prix, ajoutées à la remontée des taux d’intérêt d’emprunt (environ +0,5% depuis mai-juin) supposent donc que certains ménages vont à nouveau être désolvabilisés. Les moins optimistes, parmi lesquels Frédéric Dumont, verront là le signe d’un marché qui risque encore de se gripper, en particulier à Paris où l’encadrement des loyers pèse sur la demande des investisseurs.

Un peu moins pessimiste, Thierry Delesalle, estime que la remontée des taux d’intérêt a aussi servi de déclencheur pour une partie des acquéreurs indécis. Thierry Delesalle fait allusion à ces acheteurs qui attendaient une baisse des prix significative qui n’est finalement pas venue et qui se décident donc aujourd’hui en voyant les taux remonter. Signe que les vendeurs ont un peu repris la main, «Aujourd’hui quand vous vendez, vous négociez beaucoup moins», ajoute Me Delesalle.

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