Emprunts immobiliers : les taux ne baissent plus mais ne remontent pas encore !

Emprunts immobiliers : les taux ne baissent plus mais ne remontent pas encore !

La hausse des taux des emprunts immobiliers n’est pas encore d’actualité. Pour la suite, tout dépendra de l’évolution des taux obligataires qui déterminent la capacité de refinancement des banques.

Emprunts immobiliers : les taux ne baissent plus mais ne remontent pas encore !
Crédit photo © Reuters

Le point d'inflexion a-t-il été atteint ? Il aura suffi qu’une grande banque (LCL) remonte ses taux immobiliers de 0,1% cette semaine pour que les alertes d’une remontée générale des taux se multiplient. Bien plus que le signal d’une remontée des taux, ce premier tour de vis observé dans une banque depuis près d’un an semble surtout confirmer que la baisse des taux est désormais terminée.

Remontée des taux obligataires

Bien sûr, cette première hausse intervient après la brutale remontée des taux obligataires, l’OAT 10 ans étant revenu autour de 1% contre un plus bas de 0,33% à la mi-avril. A ce stade, les banques gardent toutefois des marges confortables sur le crédit immobilier et peuvent donc continuer à proposer des taux très attractifs. Preuve que cette hausse de LCL est pour l’instant isolée, le courtier Meilleurtaux.com confiait mardi que deux autres grands réseaux bancaires avaient au contraire de nouveau baissé leur taux ces jours-ci.

Stratégie commerciale

L’autre raison qui semble avoir motivé cette première hausse provient du fait que les banques sont actuellement surchargées avec un afflux de demandes de prêts immobiliers et de renégociations ou rachats de crédits. Chez Meilleurtaux.com, les demandes de prêts avec compromis signé sont par exemple en hausse de 45% depuis le début de l’année, ce qui crée beaucoup de retard dans les réponses bancaires. En remontant ses taux, cette banque pourrait donc avoir utilisé un moyen habile afin de détourner les emprunteurs les moins motivés.

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Barèmes stables

Pour le Président de Meilleurtaux.com, Hervé Hatt, il n’y a pour l’instant aucun effet de transmission des taux obligataires sur les taux proposés par les banques. Le courtier Credixia ne constate pas non plus de mouvement brutal dans les barèmes de ses banques partenaires. Bien sûr, si la hausse de l’OAT 10 ans se poursuivait au-dessus de 1%, il y’aurait certainement des répercussions haussières à prévoir, d’autant que les banques seront moins enclines à rogner leurs marges avec la demande qui repart.

La BCE poursuit ses achats

Pour l’heure, les taux à 10 ans sont redescendus autour de 0,8% et le programme de rachat de la Banque Centrale Européenne a toutes les chances de les maintenir sous contrôle. A ce jour, la BCE a racheté 122 milliards d’euros de dette publique des pays de la zone Euro, ce qui représente à peine plus de 10% du montant alloué à ce programme jusqu’en septembre 2016. C’est donc à l’approche de cette échéance et en fonction d’une reprise de l’inflation (un des buts de ce programme) qu’une véritable hausse des taux durable pourrait prendre naissance.

Le bon moment

Plus que jamais, il faut donc profiter de la faiblesse actuelle des taux pour emprunter ou renégocier son crédit. A court terme, si les barèmes bancaires moyens se stabilisent, ce sont surtout les décotés accordées aux meilleurs profils qui risquent d’être plus difficiles à obtenir.

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