« Que faire de son contrat d’assurance vie en euros ? »

« Que faire de son contrat d’assurance vie en euros ? »

Antoine Dadvisard, Président du directoire de Matignon Finances

« Que faire de son contrat d’assurance vie en euros ? »
Crédit photo © Matignon Finances

Si la baisse des taux d’intérêt que nous constatons depuis plusieurs années offre bien des opportunités pour tous les emprunteurs, elle génère en revanche pour les épargnants de nombreuses déceptions relatives à la rémunération de leur épargne.

L’assurance vie, hélas, n’échappe pas à la règle et les bons rendements constatés les années précédentes ne sont plus légion. C’est la raison pour laquelle il est légitime de se poser la question de la légitimité à ce jour de laisser tout ou partie de son épargne sur les fonds euros des contrats d’assurance vie.

Des rendements en baisse

Il faut considérer que cette spécificité française qui est d’offrir par le biais de compagnies d’assurance des taux de rendement garantis et réellement constatés bien au-dessus de l’inflation est en train de disparaître peu à peu. Aujourd’hui, la plupart des compagnies d’assurance offrent des rendements nets de frais de gestion aux alentours de 2%, voire moins et le taux servi risque de diminuer les prochaines années.

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Pourquoi cela ? Parce que les taux d’intérêts proposés par les emprunts d’Etat et autres obligations de bonne signature sont aujourd’hui inférieurs aux taux servis par les compagnies et ces dernières piochent chaque année dans leurs réserves pour servir à leurs souscripteurs des taux de rendement décents. A titre indicatif, il est bon de se rappeler qu’à ce jour, la France emprunte sur 2 ans à -0,50% et sur 5 ans à -0,25%. Cela signifie tout simplement que certains établissements payent pour placer leurs fonds à deux ans ou à cinq ans ! A dix ans, le taux oscille aux alentours de 0,7%.

Un horizon bouché

Sachant que les fonds euros des compagnies sont constitués en général par au moins 20% d’emprunts d’Etat, et que cette situation dure maintenant plusieurs années, on comprend facilement que les compagnies ne vont pas pouvoir éternellement piocher dans leurs réserves pour offrir des rendements si élevés. De plus, certaines compagnies proposent maintenant dans leurs contrats une garantie sur le fonds euros « brut de frais de gestion ». Cela signifie que la valorisation d’une année sur l’autre, selon le taux de rendement constaté pourra baisser à cause du montant des frais de gestion.

Pour l’épargnant, la question à résoudre est simple. Dois-je conserver mes placements sur du fonds euros sachant qu’avec une inflation entre 1% et 1,3%, ma rémunération réelle est quasiment nulle ? Comment dynamiser ce placement et quelle part de risque suis-je prêt à prendre pour avoir une espérance de gain plus forte ?

Une approche alternative

L’approche développée chez Matignon Finances consiste à bâtir une solution individuelle avec chaque épargnant en fonction du degré de risque qu’il est prêt à prendre et de la durée de son investissement. En transférant par exemple 50% de son fonds euros vers des unités de compte, il est possible de conserver une rémunération nette positive ou nulle sur le fonds euros, permettant alors des retraits à tout moment sans perte en capital.

L’autre partie, sans garantie en capital, pourra être investie dans des OPC ayant une exposition géographique ou thématique variée. On pourra par exemple choisir des OPC à vocation patrimoniale, des OPC actions sur une zone géographique bien précise (Europe, Etats-Unis, émergents, etc.) et même choisir selon les compagnies qui le proposent, des SCPI, permettant alors de donner à son contrat d’assurance une petite orientation « immobilière » qui peut être particulièrement intéressante car souvent décorrélée des marchés financiers.

Une panoplie très large

L’intérêt de cette solution de transformer une partie de son fonds euros en UC est grand par rapport aux autres solutions créées il y a peu de temps, comme les contrats euro-croissance. Dans notre cas, vous conservez un rendement positif ou nul sur la partie en fonds euros, sur toute la période votre contrat en ayant la possibilité de faire des rachats à tout moment, sans pénalités. Vous conservez la maîtrise du risque car vous pouvez arbitrer en permanence la part d’UC de votre contrat ainsi que le caractère plus ou moins dynamique des OPC choisis. En d’autres termes, vous gardez la main en permanence, sans contrainte de durée de placement ou de tout autre avantage fiscal qui pourrait un jour être amené à disparaître.

La panoplie des possibilités offertes pour dynamiser ses placements et sortir du « tout garanti » est donc très large. En revanche, la contrepartie à l’espérance de gain plus forte est bien sur l’acceptation d’un risque plus grand car l’époque d’un rendement important et garanti avec risque nul est derrière nous, il faut en être conscient.

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Antoine Dadvisard

Le parcours d'Antoine Dadvisard

Président du directoire, Matignon Finances

Diplômé de l’Université de Paris IX-Dauphine et de l’Institut National des Télécommunications, Antoine Dadvisard, débute sa carrière chez IBM dans les années 1990. Passionné depuis longtemps par les marchés financiers, il donne en 2009 une inflexion à sa carrière en devenant conseiller en gestion de patrimoine indépendant après l’obtention de son DESS de Gestion de patrimoine (Université de Clermont-Ferrand). En 2011, il prend la présidence du directoire de Matignon Finances lors de son rachat avec cinq autres associés.

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