"Nos conseils pour tirer profit du potentiel offert par les marchés actions"

"Nos conseils pour tirer profit du potentiel offert par les marchés actions"

Jean-Philippe Muge, directeur associé du pôle allocation d'actifs chez Cyrus Conseil

"Nos conseils pour tirer profit du potentiel offert par les marchés actions"
Crédit photo © Cyrus Conseil

Après un début d'année difficile suite aux événements terroristes en France, les marchés financiers ont pris leur revanche en s’adjugeant des performances proches voire supérieures à 10 % (pour un investisseur détenant des actifs libellés en euros). Et une fois n’est pas coutume, c’est le Vieux Continent qui mène le bal avec des performances de 11,5 % pour le MSCI Europe et l’EuroStoxx 50.

De bonnes raisons de jouer encore les actions

La valorisation des marchés (17,7x pour le S&P 500 et 15x pour l’EuroStoxx 50) laisse maintenant de moins en moins de place à des publications de résultats décevantes. Cependant, plusieurs facteurs nous laissent penser que le potentiel des marchés actions reste intact, même s’il faudra probablement procéder à quelques ajustements :

1. Les premières publications de résultats sont solides, à l’image du secteur bancaire (UBS, Crédit Agricole…), de l’énergie (ENI) malgré la chute des cours du pétrole, de l‘hôtellerie (Accor), ou encore de la distribution avec des hausses de salaires annoncées chez Wal Mart et des résultats solides chez Metro. On peut remarquer que sur les 75 % des entreprises du S&P 500 ayant publié leurs résultats, 71 % d’entre elles ont publié des profits supérieurs aux prévisions des analystes. Le taux tombe à 57 % si l’on s’intéresse aux chiffres d’affaires. Ajoutons à cela des indicateurs avancés qui s’améliorent significativement en Europe depuis quelques semaines (PMI, ZEW…)

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2. La BCE et la BoJ ont adopté des mesures d’assouplissement quantitatif, ce qui devrait maintenir les taux à niveaux bas pendant encore plusieurs mois. De plus, les dernières publications macroéconomiques plus mitigées outre-Atlantique, ainsi que l’environnement désinflationniste militent pour une remontée des taux directeurs par la FED plus tardive que prévu.

3. Même si le scénario d’un « Greexit » (sortie de la Grèce de la zone euro) était de plus en plus probable il y a encore quelques jours, le sursis de 4 mois donné au gouvernement d’Alexis Tsipras permet aux investisseurs de se focaliser de nouveau sur les fondamentaux économiques et améliore quoi qu’il en soit la visibilité sur les prochains mois.

4. Les baisses conjointes de l’euro et du pétrole devraient commencer à impacter très positivement l’activité de plusieurs secteurs dès 2015. Plus généralement, les pays importateurs nets de pétrole devraient en bénéficier même si l’activité économique de certains d’entre eux (comme la Chine) reste encore fragile. Plus concrètement, rappelons qu’une baisse de 10 % du cours du pétrole représente un potentiel de croissance du PIB de l’ordre de 0,15 % pour les pays importateurs nets d’or noir.

5. Le rendement escompté sur les marchés obligataires des pays développés est désormais trop faible, si l’on ne croit pas à un scénario déflationniste. Sur des notations supérieures ou égales à A (GDF Suez, LVMH…), le rendement actuariel est même devenu négatif, tandis que sur Fiat par exemple (BB-), on peut s’attendre à une rémunération d’à peine 1,47 % à 3 ans.

Nos conseils

Dans un environnement désinflationniste, avec des taux bas depuis plus de 25 ans et une croissance faible, nous avons la conviction qu’il faut continuer à privilégier les actions. Ceci dit, plusieurs risques subsistent (Ukraine, remontée des taux aux USA, Grèce…), et nécessitent de garder une certaine flexibilité. Les marchés européens semblent offrir le meilleur potentiel de hausse à 12 mois mais le point d’inflexion atteint sur certains pays d’Asie du Sud-Est (Indonésie, Inde, Corée du Sud, Philippines) nous incite à revenir sur cette zone géographique à un horizon d’investissement plus long.

Nous préconisons le fonds Invesco Pan-European Structured Equity (LU0119753308) sur les actions européennes, le fonds Templeton Emerging Markets Smaller Companies (LU0300738514) sur les pays émergents et Invest Actions Monde (FR0011511773) pour profiter des actions internationales.

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Jean-Philippe Muge

Le parcours de Jean-Philippe Muge

Directeur associé du pôle allocation d'actifs, Cyrus Conseil

Diplômé de la Sfaf et certifié AMF, Jean-Philippe Muge a exercé durant 10 ans comme gérant chez Meeschaert puis comme gérant de portefeuille chez SwissLife Gestion Privée. Il a rejoint Cyrus Conseil en juin 2013 où il occupe la fonction de directeur associé du pôle d'allocation d'actifs

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